Le 26 mars 2019, à la suite du suicide d’une adolescente hindoue, plus de 200 extrémistes ont dévasté l’école catholique où elle était écolière, dans l’État indien du Tamil Nadu. Les religieuses qui dirigent l’établissement ont été physiquement prises à partie et les bâtiments ont été dévastés.

Cette période préélectorale est dangereuse pour les chrétiens indiens, avertissait Monseigneur Theodore Mascarenhas, évêque de Ranchi et secrétaire de la Conférence des évêques d’Inde. Les extrémistes hindous font monter la pression. La probable victoire du président sortant, Narendra Modi, qui s’appuie sur le parti nationaliste hindou, le BJP, donne à ceux qui commettent des exactions le sentiment qu’ils ont l’aval du sommet de l’État. Dans le cas de l’agression du 26 mars, les nones ont été agressées par un groupe de femmes hystériques qui les ont déshabillées et étranglées avec leurs chapelets. Les bâtiments ont tous été dévastés, en particulier la chapelle. Une statue de la Vierge a été décapitée, un autel brisé à coups de pioches. Le montant des dégâts est estimé par la direction de l’école à 10 millions de roupies (130 000€). Pour comble, les assaillants sont revenus après les faits, avec des policiers, pour demander réparation auprès du personnel de l’école.

Justice inaccessible

L’Eglise avait par le passé interpelé les autorités de son pays, s’étonnant de l’impunité d’extrémistes hindous ayant commis des exactions contre des minorités religieuses. L’Église catholique indienne, qui rassemble 2% de la population, est soupçonnée de menacer l’identité du pays. Une identité que les nationalistes voudraient refonder sur la religion hindoue. L’une des accusations les plus fréquentes à l’encontre des chrétiens concerne les « conversions forcées ». Une loi anti-conversion peut être invoquée dans 6 des 29 États indiens. « Jusqu’à présent, aucun chrétien n’a été condamné, ces lois sont seulement employées pour tourmenter les chrétiens », assure Mgr Mascarenhas. Il rappelle en outre que l’Église rend de loyaux services à la société indienne en gérant des dispensaires et des écoles de qualité dans les lieux les plus retirés du pays. « Bien que les catholiques représentent 20 millions d’habitants, ils gèrent 54 000 institutions éducatives, qui encadrent environ 60 millions d’étudiants », calcule-t-il. Le lycée Little Flower qui a été attaqué encadre 2150 élèves de toutes religions, issus des milieux défavorisés.

Le conseil des évêques du Tamil Nadu a condamné l’incident du 26 mars, exigeant des autorités l’ouverture immédiate d’une enquête, la punition des auteurs de ces faits ainsi que des mesures de protection pour les religieuses et le lycée.

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