En guise d’avertissement, une église et une école ont été criblées de balles à Rosario, la ville la plus dangereuse d’Argentine. Le père Juan Pablo Nunez, curé de cette paroisse, avait explicitement dénoncé la criminalité organisée comme responsable de l’extrême violence qui règne dans son quartier.

Dimanche 23 septembre, à 4h du matin, l’école catholique et l’église de la paroisse Marie-Reine, à Rosario, troisième ville du pays, ont été mitraillées. L’origine de cet avertissement ne fait pas de doute selon le curé de la paroisse, le père Juan Pablo Nunez, qui a confié lundi au journal La Nacion : « Je savais qu’il y aurait forcément des représailles ».

Le combat d’un prêtre pour sauver ses paroissiens

Depuis quatre ans, le père Nunez officie à Marie-Reine. Il y dénonce, sans concession, les méfaits des réseaux de narcotrafiquants. Il tente, aussi, de leur arracher leurs victimes, en particulier les jeunes, que ces organisations tentent de recruter.

Le père Munez  avait fondé un centre de jour, pour sortir les garçons des griffes de ces réseaux. Face aux menaces, le centre, déserté, a dû fermer. Le prêtre était sur le point de le rouvrir quand « Deux gamins, 15 et 18 ans, sont venus me voir », se souvient le prêtre. Ils lui proposaient de recevoir sa part, et ajoutaient : « Mais si tu ne veux pas, on va te brûler ». « Je me suis dit que s’ils voulaient la guerre, j’étais prêt à me battre aux côtés de mes paroissiens », conclut Père Nunez.

Le clergé pose problème aux trafiquants

Alors que la population du pays est à 90% chrétienne, les prêtres s’y retrouvent parfois en première ligne. Le 5 octobre 2016, un confrère du père Nunez, le père Juan Viroche a été retrouvé mort, pendu. La justice a conclu au suicide, mais ses paroissiens n’en croyaient rien et pointaient du doigt l’action courageuse qu’il menait contre les narcotrafiquants. Les ressemblances entre les pères Viroche et Nunez sont troublantes : ils dénonçaient dans leus sermons l’action des narcotrafiquants et ont tous deux fondé un centre pour la réhabilitation des victimes de ces réseaux.

Un autre prêtre confronté aux trafiquants, le père José Maria Paola, a témoigné depuis les quartiers chauds de Buenos Aires auprès de Terre d’America que le clergé de proximité pose de vrais problèmes aux gangs car il tente de sauver ceux qui tombent dans la drogue, diminuant ainsi le nombre des consommateurs potentiels. Il dénonce les activités de ces réseaux auprès des médias ou des autorités, jetant une lumière crue sur leurs activités. Pour le père Paola, « Les narcotrafiquants aiment l’obscurité, ils ont quelque chose de diabolique ».

 

(Crédit photo : Twitter / Diego Fiori)

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