Mise à jour : 12 janvier 2024
Après les premières aides lancées en octobre dernier, l’AED renouvelle son aide avec 500 000 € entre janvier et avril 2024. Le montant total depuis le début des combats en Israël en octobre dernier s’élèvera ainsi à près de 700 000 €.
Sur le montant total, 300 000 € sont prévus pour soutenir environ un millier de chrétiens restés à Gaza. Le reste est destiné aux familles chrétiennes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui ont été touchées par la guerre à Gaza.
La majorité des membres de la communauté chrétienne en Terre sainte travaille dans le secteur du tourisme, et a donc perdu toutes ses sources de revenus depuis que la plupart des pèlerinages ont été annulés. Le programme d’aide récemment mis en place comprend des médicaments d’importance vitale, des bons alimentaires et des aides pour les frais de scolarité et d’études ainsi que pour les frais de logement.
Aides sur le long terme
L’AED soutiendra également des programmes de formation dont l’objectif est de donner de nouvelles compétences à de jeunes chrétiens, afin d’accroître leurs opportunités d’emploi, et de fournir des conseils pour que ces jeunes gens puissent créer leur propre entreprise. « Plutôt que de leur donner de l’argent, nous les aidons à acquérir des compétences et à avoir les moyens de gagner leur vie. C’est beaucoup mieux à long terme, car c’est ce qui aide les communautés à rester ancrées dans leurs foyers et les dissuade d’émigrer. » explique Marco Mencaglia, directeur des projets de l’AED international. « Depuis le début de cette guerre, nous avons dit à nos partenaires en Terre sainte que nous ne les abandonnerions pas, ni en termes d’aide matérielle, ni en termes d’aide spirituelle, et nous avons l’intention de tenir cette promesse. »
Malgré le fait que les combats se déroulent à Gaza, les effets de la guerre se font sentir dans toute la région, et les chrétiens, qui sont une minorité mais qui constituent toujours une communauté importante – environ 45 000 fidèles en Cisjordanie et 10 000 à Jérusalem-Est – sont touchés de manière très directe. Ils sont confrontés pour la troisième fois au moins en l’espace de deux décennies à de très graves difficultés économiques: affrontements intermittents entre Israël et le Hezbollah, pandémie du Covid avec annulation de tous les pèlerinages, et maintenant, la guerre à Gaza. De plus, rien n’indique pour le moment que la guerre touche à sa fin et que les touristes commenceront à revenir en Terre sainte.
« Permettez-moi de profiter de cette occasion pour vous exprimer ma gratitude, ainsi qu’à l’Aide à l’Église en détresse, pour votre collaboration continue avec le Patriarcat latin de Jérusalem et votre soutien à nos communautés locales en Terre Sainte. Avec mes meilleurs vœux et l’assurance de nos prières pour vous et vos projets. »
† Pierbattista Card. Pizzaballa
Patriarche latin de Jérusalem
Palestine, Gaza, 15.10.2023 – Messe solennelle pour la paix à la paroisse de la Sainte Famille. La petite communauté catholique de Gaza, malgré la terrible situation qu’elle traverse, les bombardements et l’ordre d’évacuation, se rassemble dans la seule paroisse catholique de la région pour prier pour un miracle : la paix. Ils devraient être évacués, mais cela est impossible. Leur situation est épouvantable : ils ont besoin de notre prière.
Le Patriarcat latin de Jérusalem a demandé à l’Aide à l’Église en Détresse une première aide d’urgence d’une valeur de 190 000 euros. En effet les chrétiens souffrent des actions militaires, avec toutes les détresses humanitaires imaginables (Gaza), mais aussi des conséquences économiques du conflit armé (fermeture du mur entre la Cisjordanie, arrêt de toutes les activités de pèlerinage, baisse de l’activité économique en Israël). Alors que l’objectif immédiat est de soulager leur souffrance, l’objectif à moyen terme est d’empêcher une émigration supplémentaire de la très petite communauté chrétienne.
À Gaza, les chrétiens ne sont plus qu’un millier, ils tentent de survivre actuellement à la crise humanitaire aiguë, sous les bombardements (18 chrétiens ont été tués à ce jour). Avec le peu qu’il leur reste, les religieux prennent soin de familles réfugiées dans la paroisse de la Sainte Famille. Ils ont besoin de couvertures, d’eau, de nourriture, de médicaments et de carburant.
En Cisjordanie, les chrétiens ne peuvent plus aller travailler et perdent leur emploi. A cause de la guerre, tous les checkpoints sont fermés. Le tourisme dans les Lieux saints s’est complètement arrêté. Ils ne peuvent pas payer leur loyer. La seule solution serait l’émigration. Grâce à une aide d’urgence, ces chrétiens pourront rester dans leurs foyers.
À Jérusalem-Est, toutes les activités de pèlerinage ont aussi été interrompues, entraînant une perte totale de revenus pour les familles chrétiennes qui vivent principalement du tourisme religieux. Elles ont besoin d’un soutien d’urgence pour éviter un exode.
En Israël, des chrétiens venus d’Asie et d’Afrique exercent les emplois les plus précaires. De nombreux licenciements ont lieu actuellement en raison de la récession économique due à la guerre. Le patriarche latin de Jérusalem demande de ne pas oublier ces chrétiens en Terre sainte et de les soutenir.
Le contexte
Depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023, le nombre de morts augmente de jour en jour. Des quartiers résidentiels entiers sont dévastés, des civils massacrés et la violence ne fait que s’accroître. Les bombardements constants se poursuivent sans trêve humanitaire à ce jour.
La crise actuelle n’a pas uniquement touché Gaza, les chrétiens de Cisjordanie et de Jérusalem-Est ont également été durement touchés sur le plan économique en raison de la coupure totale entre Jérusalem et les villes environnantes, une fermeture stricte a été imposée par les autorités à tous les points de contrôle militaires. Les gens se tournent vers les églises pour obtenir de l’aide car ils ne peuvent plus subvenir aux besoins de leurs familles, en particulier parmi les chrétiens qui dépendent des revenus liés au tourisme.
Il y a un millier de chrétiens à Gaza, actuellement piégés et réfugiés dans deux endroits principaux, le Couvent de la Sainte Famille catholique et l’Église orthodoxe grecque de Saint Porphyre. Le Couvent de la Sainte Famille a une école adjacente dans le complexe de l’église avec plus de 500 réfugiés qui ont fui leur domicile. Les familles dorment dans les couloirs et les pièces de l’église et des bâtiments adjacents. Depuis le déclenchement de cette guerre le 7 octobre, il a été de la seule responsabilité de l’Église de fournir des repas, de l’eau et des soins médicaux, entre autres services humanitaires et pastoraux.
L’aide d’urgence consiste dans un premier temps à soutenir 250 familles en assurant un flux constant de nourriture, de médicaments, d’eau, de carburant et des kits d’hygiène.
Environ 37 000 chrétiens palestiniens vivent dans les villes de Cisjordanie, dont Bethléem et Ramallah. Bien que le monde entier et les médias se concentrent sur Gaza, les chrétiens de Cisjordanie souffrent également après la séparation complète entre Jérusalem et les zones de Cisjordanie.
La plupart des chrétiens travaillent dans le secteur du tourisme, totalement paralysé à l’heure actuelle : tous les pèlerins et touristes ont déjà annulé leurs visites jusqu’en janvier 2024.
Des coupons alimentaires sont dédiée aux familles chrétiennes les plus économiquement désavantagées, en particulier celles qui ont perdu leurs revenus à cause de la guerre. La Terre sainte est confrontée au défi des coûts de la vie très élevés et en constante augmentation tandis que les salaires restent faibles.
Contrairement aux habitants d’Israël, les habitants de la Cisjordanie ne sont pas couverts par des régimes d’assurance maladie. Les personnes âgées et les enfants qui nécessitent des opérations médicales et ceux qui souffrent de maladies chroniques font partie des groupes les plus vulnérables car ils doivent couvrir les coûts élevés des médicaments et des soins.
Il y a un peu moins de 10 000 chrétiens palestiniens vivant à Jérusalem, tandis que la taille totale de la population à Jérusalem s’approche du million. Plus de 40 % des chrétiens travaillent dans le secteur du tourisme. Par conséquent, de nombreux chrétiens sont au chômage en raison de l’arrêt total du secteur du tourisme.
Si les familles chrétiennes ne parviennent pas à payer les frais de loyer ou d’autres impôts fonciers, ils risquent de se faire rapidement expulser ou même emprisonner. Nous souhaitons protéger ces familles les plus vulnérables par des aides d’urgence.
Apportez votre pierre à l’édifice, donnez et vous recevrez ! « Donnez et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6, 38)