Dimanche 12 mai, une église catholique a été attaquée dans le nord du pays, faisant six morts, dont le prêtre de la paroisse. Le lendemain, lundi 13 mai, une nouvelle attaque a eu lieu, dans la même province de Sanmatenga : quatre catholiques ont été assassinés par des individus en armes.

Ils portaient en procession la statue de la Vierge Marie du village de Singa à celui Kayon, distants  d’une dizaine de kilomètres, lorsque des hommes en armes les ont arrêtés. Ceux-ci ont détruit la statue, puis sont partis avec les quatre hommes, laissant les femmes et les enfants. Et les ont exécutés quelques minutes plus tard, non loin de là.

L’Eglise est devenue une cible

Face aux «divisions ethniques, linguistiques et tribales» que connaît l’Afrique, le pape François a appelé ce mois-ci à prier pour que l’Église soit ferment d’unité entre les peuples, signe d’espérance pour ce continent. Le Saint-Père a, en outre, tenu à remercier les religieuses, les prêtres, les laïcs et les missionnaires pour leur travail en faveur du dialogue et de la réconciliation. Un travail qu’ils sont bien trop nombreux à payer de leur vie, y compris au Burkina Faso.

Pays à majorité musulmane, le Burkina Faso jouit d’une bonne entente entre communautés religieuses: les minorités chrétiennes (23,9 % de la population) et animistes (21,3 % de la population) ne souffrent pas de discrimination au quotidien, selon le Rapport 2018 sur la Liberté religieuse de l’Aide à l’Église en Détresse. Mais la tension monte et la peur saisit les gens, explique l’Eglise locale à l’AED, car l’Eglise semble bel et et bien être devenue une cible.

« Des chrétiens ont été tués pour leur foi »

Il y a 15 jours, le 28 avril, le pasteur protestant Pierre Ouedraogo avec ses deux fils et trois autres fidèles avaient été tués lors de l’attaque de l’église de Silgadji, à 60 kilomètres de Djibo, également dans le nord du pays. Cette année encore, un missionnaire salésien espagnol, le père César Fernández, a été assassiné le 15 février lors de l’attaque d’un poste de douane dans le sud de pays, près de la frontière avec le Togo. Et depuis le 17 mars, on est sans nouvelle du père Joël Yougbare, un prêtre catholique enlevé à la frontière malienne.

Le Burkina Faso a porté en 2015 à la présidence de la République Roch Marc Christian Kaboré, un catholique. Celui-ci a participé, mardi 14 mai, à la cérémonie d’ouverture de la troisième l’assemblée plénière des évêques d’Afrique de l’Ouest qui se tient à Ouagadougou du 13 au 20 mai. « Des chrétiens ont été tués pour leur foi, pour avoir pratiqué leur religion, par des gens qui n’ont pas de morale, ni d’éthique », a-t-il dénoncé avant de demander aux évêques de rester soudés et unis, car, a-t-il déclaré, « ce qui menace le Burkina Faso est un conflit interreligieux et communautaire, et tel est l’objectif visé par les terroristes. » Un objectif face auquel l’Eglise locale se dit prête à payer le prix de sa fidélité au Christ.

 

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