Un séminariste a été assassiné en région anglophone du Cameroun. Cette région est sujette à des conflits, suite aux velléités indépendantistes d’une partie de la population.

Gérard Anjiangwe, séminariste de 19 ans a été assassiné jeudi 4 octobre à 9h30 devant l’église de la paroisse Sainte Thérèse de Bamessing, dans le Nord-Ouest du Cameroun, en région anglophone.

Un témoin, explique que des militaires sont arrivés en vue de l’église alors que la messe venait de s’y achever. Les fidèles se sont enfermés dans l’église, tandis que le séminariste est resté dehors. « On lui ont demandé de se coucher sur le ventre, c’est alors qu’on lui a tiré dessus à bout portant », raconte le témoin qui précise que les bourreaux ont abandonné le corps baignant dans une mare de sang, non loin de son chapelet. L’archidiocèse de Bamenda invite dans un communiqué à prier pour le repos de l’âme du jeune homme et pour soutenir ses parents, dont il était le fils unique.

Les militaires camerounais en accusation

Les responsables seraient les militaires camerounais, selon le même communiqué. Ce n’est pas la première fois que la guerre d’indépendance du « Southern Cameroon » qui oppose l’armée camerounaise aux forces indépendantistes anglophones depuis décembre 2017 fait des victimes collatérales parmi le clergé. Le 20 juillet dernier, l’abbé Alexander Sob, prêtre à la paroisse Sacré-Cœur de Bomaka – à l’ouest du pays – a été assassiné par des militaires camerounais. L’enquête pour trouver les coupables reste attendue. Une semaine plus tôt, le 14 juillet, le révérend Isaac Atoh, pasteur ghanéen de l’Église pentecôtiste avait été abattu lui aussi par des soldats camerounais à Batibo.

Les évêques du Cameroun avaient déjà, dans une lettre pastorale publiée le 28 août dernier, dénoncé ces violences qui visent les civils, les militaires et les hommes d’Église au Southern Cameroon. Elle s’inquiétait de ce que cette crise, pourrait « perturber le déroulement serein et pacifique des élections dans notre pays ». Adoptant une attitude conciliatrice, l’Église catholique s’est proposée comme médiatrice pour faire entendre raison aux parties en conflit. Le 25 juillet, le cardinal émérite Christian Tumi a annoncé une conférence générale anglophone les 21 et 22 novembre à Buea dans la région du Sud-Ouest. Elle rassemblera les différents chefs religieux chrétiens et musulmans.

Le Cameroun traverse une période de tensions, au lendemain des élections du dimanche 7 octobre. Trois candidats revendiquent la victoire, alors que le résultat du scrutin n’est toujours pas officiellement connu.

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