« Même si on coupe la tête [de Boko Haram] une autre repousse », avertit Mgr Bruno Ateba, évêque du diocèse de Maroua-Mokolo, dans le nord du Cameroun, en faisant référence à l’hydre décrite par saint Jean.

Le gouvernement nigérian avait annoncé que le groupe terroriste – né au Nigeria en 2002 et radicalisé en 2009 – avait été vaincu fin 2015. Tout semble indiquer que son territoire d’action se soit plutôt recentré sur les zones rurales du Nigeria, et étendu aux zones frontalières du Cameroun et du lac Tchad. « Dans les villages de l’État de Borno, au Nigéria, et dans toute la zone frontalière du Cameroun, il ne se passe pas un jour sans que soient annoncées des attaques et incursions de terroristes. Les enlèvements et les exécutions de paysans ont instauré un règne de peur et de psychose au sein de la population », explique Mgr Ateba.

« Mon village natal n’existe plus ! »

Après Noël, une vidéo revendiquée par une division de Boko Haram montrait la décapitation de onze personnes au Nigeria. Puis, Mgr Barthélemy Yaouda Hourgo, évêque de Yaouga au Cameroun, originaire d’un village proche de la frontière avec le Nigeria, nous écrivait : « Mon village natal de Blablim n’existe plus ! Les terroristes ont tué un jeune homme de ma famille, ils ont saccagé tout le village ainsi que ma maison natale. »

Selon les autorités militaires nigérianes, le groupe djihadiste islamique se serait divisé en groupes criminels organisés. Le lieutenant-général Tukur Yusufu Buratai, chef d’état-major de l’armée nigériane, signalait en septembre 2019 : «Les membres de ces groupes ont un mode de fonctionnement purement crapuleux. Il est de notoriété publique que ces criminels ne prétendent plus défendre une autre cause que la recherche de biens matériels. Ne les appelez pas par un autre nom que celui de criminels, violeurs, kidnappeurs, voleurs armés ou assassins ».

La bête réapparaît avec une violence renouvelée

Les forces de sécurité ont efficacement évité les attaques conventionnelles de Boko Haram ces dernières années, mais elles n’ont pas réussi à éradiquer le mouvement et une nouvelle génération de militants menace. « La pauvreté et l’insécurité dans les zones rurales, ainsi que le manque de perspectives pour les jeunes en font des cibles faciles à manipuler pour les djihadistes », confirme Mgr Ateba. Dans mon diocèse, il y a eu 13 attaques au cours des quatre dernières semaines. Une église a été incendiée le jour de l’épiphanie. Nous enquêtons, mais tout indique qu’il s’agissait d’un acte terroriste », explique l’évêque.

 

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