Jeudi 15 novembre, un groupe armé a massacré une quarantaine de chrétiens qui avaient trouvé refuge dans un camp de déplacés à Alindao.

Au centre du pays, un massacre a été perpétré par les miliciens de l’ Union pour la paix en Centrafrique (UPC). Ils ont attaqué le camp de déplacés de l’évêché d’Alindao, où se trouvaient des civils fuyant les affrontements. Le pays est secoué par la guerre civile qui oppose les milices de l’ex Seleka, à majorité musulmane, aux groupes armés des Anti-balaka, surtout composés de chrétiens et d’animistes.

Une explosion de violences

Ce 15 novembre, des dizaines d’hommes armés de l’UPC ont saccagé et incendié la cathédrale, selon l’agence Fides. Ils se sont ensuite dirigés vers le camp de réfugiés où ils ont perpétré leur massacre, tuant 48 personnes. L’église catholique, le couvent et le camp de déplacés de la ville ont été brûlés et des milliers de civils ont dû de nouveau fuir. Le vicaire général du diocèse d’Alindo, Mgr Blaise Mada ainsi que le père Célestin Ngoumbango, curé de Mingala, figuraient parmi les victimes. Cette explosion de violence aurait succédé à l’assassinat d’un civil musulman. Les forces d’intervention de l’ONU, présentes à proximité des lieux, ne sont pas intervenues, selon la source interrogée par Fides.

Pour Mgr Juan Jose Aguirre Muños, évêque de Bangassou : « Des forces étrangères veulent faire en sorte que les Centrafricains combattent entre eux pour pouvoir mettre les mains sur la richesse du pays et ouvrir la route à l’islam radical au cœur de l’Afrique. »

Deux semaines plus tôt, mercredi 31 octobre, trois camps de réfugiés avaient été incendiés dans le nord, à Batafango, blessant 32 personnes et obligeant plus de 10 000 personnes à se réfugier à l’hôpital de la ville. Le 1er mai 2018, des miliciens avaient envahi l’église Notre-Dame de Fatima lors d’une célébration, tuant 27 personnes et en blessant 170, selon la Croix Rouge.

1,13 million de réfugiés et de déplacés

Depuis le début de la guerre civile en 2013, un quart des 4,5 millions de Centrafricains sont réfugiés ou déplacés. Les civils sont régulièrement pris pour cibles par les factions à majorité musulmanes des ex Seleka. La Seleka, qui rassemblait des groupes très hétérogènes, a éclaté en une multitude de factions, dont les UPC. Face à eux, des groupes armés, autoproclamés d’auto-défense se sont montés sous le nom « d’Anti-balaka ». Ils rassemblent des animistes et des chrétiens.

La Centrafrique demeure l’un des pays les plus pauvres du monde, malgré la présence d’abondantes richesses minérales comme les diamants et l’uranium. Le renversement du président François Bozizé, un chrétien, par la rébellion à majorité musulmane Séléka, marquait en 2013 le début de la troisième guerre civile centrafricaine. Malgré des accords de paix signés en 2014, elle a repris de la vigueur, sous la pression des factions armées renforcées de mercenaires étrangers et de bandits « coupeurs de route ».

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