« En 2019, je suis parti 3 semaines avec mon équipe à Zaporijjia en Ukraine. Cette ville compte moins d’un million d’habitants et se situe dans l’est du pays, sur les rives de la Dniepr. 

Nous avons été reçus par Monseigneur Jan Sobiło, ainsi que les prêtres et religieux du diocèse, dans la résidence épiscopale à côté de la cathédrale-sanctuaire « Dieu le Père Miséricordieux ». 

Ne vous imaginez pas un bâtiment majestueux avec de hauts plafonds et de longs couloirs – la résidence servait non seulement de modeste demeure au clergé mais aussi de maison d’hôtes, d’accueil et de cantine pour les pauvres, ainsi que de lieu de rencontre pour les jeunes de la paroisse. 

Voici la présentation des personnes que nous avons rencontrées au long de notre mission. Chacune d’elles nous a permis de découvrir ce qu’est l’œuvre du Christ, par son Église, pour les pauvres.

Mgr Sobiło, le missionnaire en chef

Monseigneur Sobiło a quitté sa Pologne natale en tant que jeune prêtre pour se rendre dans le désert spirituel de l’Ukraine orientale. Pendant notre mission, nous avons pu voir comment ses années de journées remplies de prière et de travail manuel permettent au Christ de se manifester aux Zaporogues. Malgré un climat hostile, il a réussi à construire une communauté catholique qui vit pleinement sa foi, en union avec l’Église universelle. La cathédrale-sanctuaire « Dieu le Père Miséricordieux », construite il y a 15 ans par les paroissiens, est le phare de cette communauté. 

Les frères Albertins, les missionnaires des pauvres

Ces 3 frères polonais gèrent à Zaporijjia une cantine pour les pauvres, à côté de la cathédrale, et un refuge pour sans-abri dans leur monastère. À cause du chaos post-communiste, de la corruption et des révolutions, l’État dysfonctionnel n’est pas en mesure de fournir de l’assistance aux plus démunis de la région. L’effondrement de l’industrie lourde a poussé beaucoup d’hommes au chômage, et la guerre a laissé de nombreux enfants avec un père handicapé ou dans le pire des cas, sans père. Par conséquent, de nombreuses familles dépendent de personnes bienveillantes comme les frères Albertins pour leur survie. Nous avons passé plusieurs journées dans cette cantine à préparer et servir le déjeuner aux pauvres de la ville. Nous avons visité le refuge où vivent des hommes sans-abri, souvent malades et incapables de trouver un emploi par eux-mêmes. Les frères leur apprennent un métier afin qu’ils puissent se réinsérer dans la société. Ils ont par exemple appris à un homme le métier de boulanger. Ce dernier a ensuite pu retrouver un emploi et fonder une famille.

Le père Jerzy, le missionnaire de tous les jours

Après avoir passé dix ans au Kazakhstan et dix ans en Bavière, le père Jerzy a été envoyé à Zaporijjia. Sa mission : construire une paroisse sur la rive ouest de la Dniepr. Sa spécialité est de construire l’Église là où elle n’est pas encore présente, au sens propre comme au figuré. Il a d’abord transformé son appartement en chapelle, dissimulée dans un HLM soviétique, puis s’est lancé dans la construction d’une véritable église sur les ruines d’une boulangerie communiste. C’est sur ce chantier que notre équipe a passé de nombreux jours de la semaine. Ce travail manuel nous a permis de laisser une trace physique de notre séjour. Depuis notre mission, les travaux ont été achevés et l’église a été consacrée « Paroisse Padre Pio ». 

Le père Pablo et Valentina, les missionnaires exceptionnels

Appelé par Dieu, le père Pablo est un prêtre espagnol qui a quitté sa vivante paroisse à Madrid pour servir la région de Zaporijjia, qu’il qualifie de « désert spirituel ». Il dirige une organisation qui a comme objectif d’apporter l’espérance et l’amour pour les âmes qui ont été déchirées par le communisme et la guerre séparatiste. Nous avons visité le chantier d’aménagement de la « Maison Sainte Maria Goretti ». Cette maison d’accueil pour les mères célibataires et leurs enfants veut offrir un refuge aux nombreuses femmes ayant perdu leur mari dans la guerre, ou par l’alcool et la drogue, et qui ne voient souvent pas d’alternative à l’avortement.

Le père Andreï, le missionnaire de son terroir

Le père Andreï vit dans le modeste refuge qu’il tient dans un village ouvrier en bordure de la ville. Ce refuge accueille des hommes alcooliques et drogués, qui à cause de l’absence de services sociaux publics seraient sinon abandonnés à leur sort dans la rue. Le père Andreï ramasse ces hommes dans la rue, subit souvent leur violence et leurs tromperies, pour leur apprendre un métier afin qu’ils puissent vivre indépendamment. Pour cela, il remplace « la dépendance à la drogue par la dépendance à Dieu ». Il était l’organisateur du pèlerinage des jeunes de Melitopol à Zaporijjia, auquel nous avons participé pendant nos derniers jours. En cinq jours, nous avons prié environ mille Je vous salue Marie, en ukrainien, en russe, en français, en anglais, en latin, en polonais ou encore en allemand.

De notre mission, nous retenons qu’il y a sur notre continent un peuple qui vit en pauvreté absolue, spirituelle plus que matérielle, tourmenté par la guerre. Mais avant tout, nous n’oublierons jamais l’espoir que des hommes et des femmes apportent à ce peuple, par le Christ, pour le relever de sa pauvreté par des travaux de sainteté au quotidien. 

AED Mission a permis à notre équipe de vivre profondément l’universalité de l’Église, ainsi que l’amour de Dieu pour ses enfants les plus défavorisés. »

Gillis

Pour la « team Ukraine », composée de Camille, Charles-Antoine, Clémence, Gillis, Pierre, Miruna et Thibaut

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