L’Inde vient d’entamer son processus électoral qui se déroulera en sept étapes, entre le 11 avril et le 19 mai. Le parti nationaliste hindou, le Bharatiya Janata (BJP), cherche à se maintenir au pouvoir alors que les violences interreligieuses ont augmenté au cours de son mandat. Le cas le plus récent s’est produit le 26 mars dernier dans le collège catholique Little Flower de Chinnasalem, dans le Tamil Nadu, quand une foule de fondamentalistes hindous ont démoli l’école et essayé d’étrangler les religieuses responsables du lycée. Mgr Theodore Mascarenhas, Secrétaire général de la Conférence épiscopale indienne, a répondu aux questions de l’AED. (partie 2/2)

L’Inde prend-elle le chemin de devenir une nation théocratique comme le Pakistan ?

Deux pays sont nés en 1947, le Pakistan et l’Inde. Ils ont décidé que le Pakistan serait un pays fondé sur une religion, l’Islam. En revanche, les pères fondateurs de l’Inde ont décidé que nous ne serions pas basés sur une religion ou une culture, mais que l’Inde serait multiculturelle et multireligieuse, avec différentes langues et régions. Et après cela, le pays a vécu en paix.

Qui sont ces gens qui veulent changer cette caractéristique fondatrice, et pourquoi ?

Il s’agit de certains groupes fondamentalistes qui surgissent dans toutes les sociétés, et les groupes fondamentalistes nuisent toujours à la société. Mais quand les groupes fondamentalistes commencent à recevoir le soutien ouvert ou caché d’autrui, alors ils deviennent dangereux.

Quelle est la réaction de la communauté chrétienne quand elle entend de telles nouvelles ? Ces incidents doivent-ils faire peur à ses membres ?

En tant que chrétiens, nous faisons confiance au Seigneur, nous n’avons pas peur. Quand j’ai demandé aux sœurs de Chinnasalem : « Avez-vous peur ? », elle m’ont répondu : « Non, nous allons continuer notre travail ». Et je pense que c’est notre esprit, nous continuerons notre travail, nous n’aurons peur de personne. Nous pensons à Jésus qui nous a dit : « Craignez ceux qui peuvent prendre votre âme, et non ceux qui peuvent détruire votre corps ». Il s’agit donc d’un principe de base.

Nous allons donc poursuivre notre travail, nous continuerons à servir les plus pauvres d’entre les pauvres. Nous savons que cela nous apportera des difficultés, cela nous vaudra des persécutions, et même la souffrance, mais nous continuerons de faire notre travail pour les pauvres, pour Dieu et pour Jésus.

Une dernière question : Pensez-vous justement que le fait que vous travailliez avec les personnes les plus pauvres et socialement discriminées soit l’une des raisons pour lesquelles certaines personnes ne semblent pas aimer le travail de l’Église ?

Nous avons un dicton dans ma propre langue locale, Konkani : « On ne jette des pierres qu’à un arbre qui donne du fruit ». On ne jette pas de pierres à un arbre inutile, mais uniquement à un arbre qui porte du fruit. En effet, il y a des gens qui n’aiment pas que nous servions les pauvres, et je pense que c’est la vraie raison pour laquelle nous sommes attaqués

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