Le 25 mars, l’arrêt total du pays a été décrété pour une période de 21 jours, déclenchant un exode inédit depuis l’indépendance. Des millions de travailleurs migrants, devenus chômeurs, retournent à pied dans leurs villages d’origine.

« Être à la maison, totalement bloquée, et entendre ce qui arrive à nos pauvres, me donne l’impression d’être au pied de la Croix, impuissante, incapable de les atteindre et de les aider ». La religieuse indienne Christin Joseph a 65 ans et une santé précaire. En raison de la pandémie, elle n’a pas le droit de sortir de chez elle : « Je ne peux rien faire d’autre que regarder la Croix en souffrant, et tout remettre au Seigneur, qui est celui qui comprend le mieux la douleur humaine ». Par 39 à 40 degrés Celsius, les plus pauvres partent à pied, avec leurs enfants et leurs maigres possessions dans des sacs plastiques, décrit-elle. Certains doivent faire plus d’un millier de kilomètres avec des moyens de fortune.

Distributions de nourriture

Par bonheur, si Sœur Christin ne peut pas personnellement venir en aide à ses personnes, elle participe aux Small Christians Communities (SCC), ces petites communautés de chrétiens qui se forment là où les prêtres ne peuvent pas souvent se rendre. Il y a environ 85 000 SCC éparpillées à travers toute l’Inde. Tout en respectant les mesures données, par exemple à Mangalore, Chandigarh, Calcutta et Pune, elles identifient les personnes dans le besoin et leur distribuent de la nourriture. À tous, qu’ils soient catholiques, protestants, hindous ou musulmans, sans discrimination.

Les SCC informent sur le virus et les mesures de protection à suivre, et par ailleurs : « elles fournissent une aide constante par WhatsApp et par textos, donnant des lignes directrices d’intentions de prière spéciales pour cette situation de pandémie et ses conséquences. », explique la religieuse indienne, faisant référence au travail des petites communautés dans le Jharkhand, dans le nord-est du pays, où se trouvent de nombreuses communautés tribales.

Communion spirituelle malgré le confinement

À Delhi, Emmanuel Johnson, animateur de SCC dans la capitale indienne, dit qu’il n’est pas facile de se déplacer, mais que les SCC aident à distribuer des rations alimentaires aux travailleurs journaliers et aux familles en détresse. « En outre, nous avons lancé une initiative de prière familiale pour les 21 prochains jours, à 19 heures chaque soir. Nous nous réunissons dans nos foyers avec les membres de la famille et prions le chapelet en union avec les personnes infectées par le virus. Comme les laïcs ne peuvent pas assister à la messe, nous avons également commencé la lecture quotidienne de la prière de la Communion Spirituelle, que beaucoup de laïcs ne connaissaient pas auparavant ».

« Pour ma part, je les encourage et je les motive en restant constamment en lien par WhatsApp, textos et courriers électroniques », conclut la religieuse, non sans remercier ceux qui ont rendu possible le développement de ces groupes de base, qui sont aujourd’hui une goutte de réconfort pour des milliers de personnes qui souffrent en Inde des conséquences de l’épidémie.

 

Nous soutenir

Votre soutien nous est nécessaire

Apportez votre pierre à l’édifice, donnez et vous recevrez ! « Donnez et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6, 38)

Faire un don Tous les moyens d'aider
Faire un don