Dans une église fraichement reconstruite, après les destructions de la guerre contre Daesh, Mgr Nizar Semaan a été élevé aujourd’hui, vendredi 7 juin, à la fonction d’archevêque co-adjuteur de Mossoul.

Les voutes de l’église Al Tahira de Mossoul, qui portent encore les marques de plâtre frais des restaurations, résonnent des chants et des youyous. Occupée par Daesh, abîmée par les combats de la bataille de Mossoul, elle fait aujourd’hui salle comble pour la cérémonie qui consacre Mgr Nizar Semaan au rang d’Archevêque coadjuteur syriaque catholique. Ordonné prêtre en 1991, il était depuis 2005 responsable de la communauté catholique syriaque en Grande-Bretagne. La foule de fidèles – dont certains sont venus de Londres – remplit l’église, qui fait office de cathédrale, celle de Mossoul étant inutilisable. La cérémonie se tient en présence du patriarche syriaque catholique Joseph Younan et de Mgr Petros Mouché, archevêque de Mossoul et Qaraqosh. Le père Emmanuel, seul prêtre syriaque catholique permanent à Mossoul, est lui aussi présent et témoigne de sa reconnaissance de voir son clergé impliqué dans le retour des chrétiens dans sa ville.

« On veut revenir vivre en Irak »

En 2004, dans le contexte de la deuxième guerre du golfe et de vives tensions en Irak, le père Nizar Semaan, prêtre irakien de Mossoul affirmait à l’agence Zenit : « Les églises sont les seuls endroits où l’on entend parler d’espérance et d’un avenir meilleur pour l’Irak ». Il est lui-même originaire de Qaraqosh ville à majorité chrétienne située non loin de Mossoul. En tant que prêtre et chrétien chaldéen, il espère que sa communauté pourra demeurer sur sa terre d’origine. Lorsqu’en 2004 déjà, on craignait le départ des chrétiens du pays, il gardait espoir et disait : Les chrétiens qui s’enfuient ne le font pas de manière définitive : « Ils ne vendent pas leurs maisons et leurs activités. On se réfugie à l’étranger quand les menaces deviennent insupportables, mais l’on veut revenir vivre en Irak. »

Il a vu sa confiance durement mise à l’épreuve par les années de l’après Saddam Hussein, puis par l’invasion de l’État islamique, qui a conquis Mossoul, en août 2014. À l’heure actuelle, des chrétiens reviennent sur leur terre ancestrale, essentiellement à Qaraqosh, et quelques uns à Mossoul. Sur les 125 000 chrétiens qui vivaient dans les régions irakiennes conquises par Daesh dans la plaine de Ninive et autour de Mossoul, la moitié sont déjà rentrés chez eux, malgré d’immenses difficultés.

La nomination d’un évêque jeune (né en 1965), qui prendra la succession de Mgr Moshe l’an prochain, démontre la volonté de l’Église syriaque de se réinstaller à long terme dans la région de Mossoul. Il s’est exprimé au terme de la cérémonie en disant qu’il recevait sa charge comme « plus qu’un privilège, c’est un don de Dieu ».

L’AED a participé à la remise en état de l’église Al Tahira, pour un montant de 100 000 €. Durant l’année 2017-2018 elle a donné un total de 6 500 000€ pour soutenir divers projets en Irak, tels que des reconstructions d’églises, des formations etc.

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