Le moine d’origine zurichoise Frère Jens Petzold est devenu Abouna Yohanna, il dirige la communauté Al-Khalil à Souleymanieh (Kurdistan irakien) consacrée au dialogue islamo-chrétien. Il témoigne du quotidien des chrétiens dans ce pays marqué par cinq ans de guerre.

« Grâce à l’aide de l’Europe et des pays Occidentaux, il y a encore des chrétiens en Irak », confie Frère Jens Petzold, alias Abouna Yohanna. Il est supérieur de la communauté mixte et œcuménique Al-Khalil, filiale du monastère de Deir Mar Moussa al-Habashi qui fut fondée par le Père Paolo Dall’Oglio, disparu depuis le 29 juillet 2013. Consacrée au dialogue islamo-chrétien, la communauté Al-Khalil est installée depuis 2012 au monastère Deir Maryam Al-Adhra dans le quartier historique de Sabunkaran, à Souleymanieh, connu comme le « quartier des fabricants de savon ».

250 réfugiés

« Des 250 personnes que le monastère Deir Maryam Al-Adhra a accueillies lors de l’invasion de la Plaine de Ninive, un quart ont déjà émigré – légalement ou illégalement – et se trouvent désormais à l’étranger. Quelques-unes se sont installées à Ankawa, la banlieue chrétienne d’Erbil, au Kurdistan, d’autres sont retournées dans leur village. La majorité est des syro-catholiques de Qaraqosh, les autres des assyro-chaldéens de Bartella.

En plus du manque de confiance dans l’avenir, dans les autorités, et dans certains voisins musulmans qui, dans un premier temps, ont accueilli à bras ouverts les milices de Daech, ces populations chrétiennes sont confrontées à une situation économique très précaire et où la corruption règne en maître.

Les jeunes ne veulent pas d’une cage

« Les jeunes ne veulent pas être dans une cage, où ils ne peuvent pas bouger. Cela n’aurait pas grand

sens de créer une région chrétienne, un ghetto au milieu de villages musulmans. La seule solution, c’est le dialogue et la réconciliation. Cela prendra du temps, bien sûr !», relève le religieux zurichois. « Il ne faut pas oublier que nombre de musulmans ont, eux aussi, subi la répression de Daech. La moitié des musulmans avaient fui Mossoul !»

« C’est la raison pour laquelle notre communauté travaille ici, à Deir Maryam al-Adhra. Nous n’avons pas la prétention de changer la réalité au Moyen-Orient, mais nous faisons des premiers pas, dans le cadre de notre monastère : nous nous adressons aux jeunes adultes, qui ont besoin d’éducation et de formation, et nous voulons leur ouvrir un horizon ». L’an dernier, plus de 600 personnes ont bénéficié de ses cours de langues et autres, et 150 autres ont suivi des cours de formation professionnelle.

 

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