« S’il vous plaît, ne soyez pas des spectateurs silencieux de notre drame. Soutenez les chrétiens d’Irak tant qu’il en est encore temps ». Il s’agit là de la demande pressante exprimée dans la déclaration commune signée par les chefs des trois principales Églises de la région irakienne autour de Mossoul, et adressée à la communauté internationale.

 

« Il reste encore beaucoup à faire » pour faciliter le retour des chrétiens « dans leurs communautés ancestrales dont ils ont été expulsés lors de l’invasion de l’État Islamique en 2014-17 ». C’est ce qu’ont déclaré les représentants des Églises chaldéenne, syro-catholique et syro-orthodoxe ainsi que les membres du Comité de Reconstruction de Ninive, qui ont signé le document précité.

Près de la moitié des familles sont rentrées

Voici quelques faits concernant l’état d’avancement de ses travaux, depuis sa création en 2017 : sur les 13.904 maisons répertoriées comme devant être rénovées, 5.746 – soit moins de la moitié – ont été restaurées, et 84 sont actuellement en cours de rénovation. 45,68 % des familles qui avaient fui les plaines de Ninive avant 2014 sont rentrées, c’est-à-dire 9.060 familles.

Le bilan présenté par le Comité traduit une stagnation dans la reconstruction des maisons, en raison du manque de soutien constaté au cours des derniers mois de 2018, d’où l’urgence de la demande conjointe : « 2000 autres familles sont désireuses de revenir, mais n’en ont pas les moyens ». Il souligne que le retour des chrétiens dans leurs foyers « est un problème très urgent, étant donné que la période permettant de revenir sans complications est en train de s’achever. S’ils ne reviennent pas maintenant récupérer leurs maisons, d’autres les occuperont. De plus, le gouvernement irakien n’est pas non plus disposé à protéger les habitations vides », signale le document.

Reconstruire les bâtiments, restaurer la dignité

Les chefs religieux demandent de l’aide à la communauté internationale afin de réaliser « un projet plus exhaustif », non seulement « en reconstruisant leurs maisons, villes et villages, mais aussi en restaurant leur sentiment de dignité humaine ». Selon les auteurs du document, il est absolument nécessaire de fournir une aide financière coordonnée, notamment dans le domaine de l’éducation, des soins de santé aux personnes traumatisées, et de la création de micro-projets d’auto-entreprise, afin d’éviter « leur appauvrissement et leur émigration ». Des efforts en matière de protection juridique et de droit à l’égalité civique des chrétiens et autres minorités irakiennes sont également nécessaires.

Les chefs religieux des Églises locales jugent positif le rôle important joué par le Comité créé avec le soutien de la Fondation pontificale Aide à l’Église en Détresse (AED) pour superviser conjointement le programme de reconstruction et d’attribution des ressources financières reçues. Grâce à cela, beaucoup de chrétiens « ont retrouvé leur vie communautaire au lieu d’être dispersés et isolés ». Dans cette région irakienne, où la voix des chefs religieux de l’Église locale est plus écoutée que dans d’autres parties du pays, il a été très important que les différentes Églises locales travaillent ensemble et dans l’unité, veillant en même temps sur leur diversité.

Toutefois, la déclaration signale en même temps les énormes défis qui devront être surmontés, en raison du fait que « les gens pensent que l’Église peut tout gérer facilement, et donc que la pression est très forte, si bien que nous avons encore besoin de beaucoup d’aide ».

 

Avec la libération de Mossoul et de Ninive, l’AED a décidé de soutenir principalement le programme de reconstruction de Ninive, un « plan Marshall » destiné à favoriser le retour des chrétiens déplacés qui avaient fui leurs villages et leurs villes de la plaine de Ninive.

Rien que pour la reconstruction de maisons, l’AED a soutenu des projets à hauteur de presque 7 millions de dollars US. Depuis septembre 2018, la Fondation pontificale est en train d’organiser un programme d’aide financière à la reconstruction des églises et structures ecclésiales.

Une des priorités du travail de l’AED demeure la coordination des initiatives visant à obtenir l’attention des politiciens et des organismes publics, afin de parvenir à un développement global à long terme des chrétiens au Proche-Orient. L’annonce récente d’une aide accordée par les gouvernements autrichien et allemand pour la reconstruction de la région fait partie des bons résultats de l’engagement et du travail de l’organisation au cours des dernières années. Il convient également de rattacher à cela l’adoption d’une nouvelle loi par le gouvernement américain, visant à venir en aide aux victimes du génocide en Irak et en Syrie.

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