Religieuse du Bon Pasteur, en charge de réfugiés syriens et irakiens à Beyrouth, sœur Hanan Youssef a participé à La Nuit des Témoins en 2015. Devenue Conseillère générale dans la congrégation à Rome, c’est sœur Antoinette Assaf qui assure la direction du Centre de santé communautaire Saint Antoine et qui nous donne de ses nouvelles. 

Que devenez-vous ?

Je suis responsable du dispensaire Saint Antoine depuis début 2016. Nous continuons à servir les personnes défavorisées dont la situation économique et sanitaire va en s’aggravant. Nous essayons de diversifier nos services afin de répondre aux différents besoins de la population en situation de précarité : réfugiés et personnes de la communauté-hôte.
Quelle est la situation dans votre diocèse, votre pays ? Comment a-t-elle évolué ? 

Les troubles persistants au sein du gouvernement dus aux affrontements entre les partis politiques et les tensions liées à la position du Liban au centre des conflits au Moyen-Orient ont créé des troubles sur les plans politique, économique et social.

Malgré la naissance d’un nouveau gouvernement le pays continue à stagner dans une impasse économique. L’instabilité, les tensions sociales, la concurrence entre les travailleurs libanais et les réfugiés syriens pour des emplois peu qualifiés et des services publics se sont accrues alors que la dette publique augmente et une situation économique déplorable s’installe. 2200 entreprises ont déjà déposé le bilan en 2018, et le taux de chômage atteint les 35%, et 45% chez les jeunes. Certaines sources vont même évoquer jusqu’à plus de 50% de taux de chômage pour la fin de l’année 2018.

Il y 1,5 million de Libanais, soit 30% des habitants, qui vivent avec moins de 3,84 dollars par jour ; cela veut dire qu’un tiers de la population libanaise vit en-dessous du seuil de pauvreté, lutte au quotidien pour satisfaire ses besoins élémentaires et doit trouver un compromis entre manger, payer son loyer ou se soigner. Le taux de pauvreté a grimpé au Liban depuis 2011, date du début de la guerre en Syrie. A cette époque, 28% de la population libanaise était considérée comme pauvre. Aussi, 10% de Libanais, soit environ 404 000 personnes sont “extrêmement pauvres”: ils vivent avec moins de 2,4 dollars par jour ; ce chiffre a augmenté, ils étaient 8% considérés comme “extrêmement pauvres” en 2011.

Ces chiffres concernent uniquement les Libanais sans même prendre en compte les Syriens ou Palestiniens qui vivent au Liban. Au total, ce sont 3,3 millions de personnes qui ont besoin d’aide au Liban. La pauvreté affecte non seulement le bien-être des gens mais menace aussi la stabilité sociale du Liban à long terme.

Quels sont vos projets ? 
Nos projets sont divers et très actifs. Nous continuons surtout dans les domaines des services de soins de santé primaire, de l’éducation et de la protection de la jeunesse. Nous assurons aussi du renforcement du rôle parental surtout que les familles se fragilisent de plus en plus face à la situation économique. Ceux qui vivent en situation de précarité sont de plus en plus nombreux.
Quel souvenir sœur Hanan garde-t-elle de la Nuit des Témoins ? 
Je crois que sœur Hanan en garde de très bon souvenirs !
Que souhaitez-vous dire aux bienfaiteurs de l’AED ?
Je leur exprime ma reconnaissance pour toute l’aide qu’ils assurent aux Églises d’Orient et les conjure de nous soutenir dans nos actions.  Nous avons besoin de soutien.
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