Les difficultés en Syrie et au Liban ont entraîné une augmentation des situations de maltraitance des enfants et des femmes. Les religieuses sont plus que jamais au chevet de cette population souffrante.

La crise financière écrasante au Liban et la pauvreté découlant de 12 ans de guerre civile en Syrie incitent les religieuses comme celles de la communauté de Jésus et Marie à de nouveaux défis.

« Les femmes peuvent aller là où les hommes ne peuvent pas aller, et les sœurs peuvent aller dans des endroits plus sombres, difficiles ou dangereux, parce que nous ne sommes une menace pour personne. Nous essayons de remplir ce rôle particulier au mieux », confie Sœur Helen Mary, de la communauté de Jésus et Marie, à l’AED. « Parce que nous sommes une menace pour personne, nous pouvons descendre dans les obscurités des familles où d’autres ne peuvent aller, simplement parce que nous sommes des femmes et des sœurs. »

Sœur Annie Demerjian, qui fait partie de la même congrégation, passe son temps entre sa Syrie natale et le Liban, et a un contact direct avec des centaines de familles qui bénéficient du soutien fourni, entre autres, par l’AED. Devant ses yeux, elles voient des familles s’effondrer sous la pression sociale et économique, et parfois sombrer dans le désespoir. « Des mauvais traitements de toutes sortes ciblent les enfants et les femmes. Les divorces et les suicides sont en augmentation. Il y a tout juste deux semaines, nous avons entendu parler d’une femme qui a essayé de se jeter d’un pont parce qu’elle n’avait plus les moyens de nourrir ses enfants. Nous avons besoin d’une solution. Cela ne peut être fait que par deux ou trois personnes ».

« Nous avions l’habitude de rencontrer peut-être dix enfants qui mendiaient, maintenant nous en voyons des centaines. Nous n’avons pas vu cela avant la guerre. Il existe de nombreuses organisations qui aident les femmes, mais les besoins sont grands. J’aide 100 ou 200 femmes, mais qu’en est-il des autres ? », demande sœur Annie.

Avec la crise financière au Liban, de nombreux hommes ont émigré pour essayer de trouver un emploi à l’étranger, et en Syrie, beaucoup ont fui pour éviter d’être enrôlés dans l’armée. Cela a exposé les femmes à plus de difficultés, elles doivent maintenant apprendre à tenir des rôles de direction qui étaient auparavant réservés aux hommes. « Nous devons préparer les femmes à prendre des risques et à devenir des membres actifs de la société. Elles doivent maintenant intensifier leurs efforts et remplir ce rôle», dit Sœur Annie.

« Le salaire d’une famille n’est pas suffisant pour une semaine »

Sœur Annie et Sœur Helen Mary ont toutes deux connus des années de guerre et de destruction dans les pays du Proche-Orient, et certains pensent que les choses n’ont jamais été pires.

« Beaucoup de gens disent qu’ils aimeraient pouvoir retourner à l’époque de la guerre. À cette époque, nous avions au moins de la nourriture à manger et de quoi nourrir les enfants. En raison de la crise économique, 85% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté en Syrie. Le salaire d’une famille n’est pas suffisant pour une semaine, les prix augmentent constamment, beaucoup de gens ont vraiment faim », dit Sœur Annie.

Pourtant, il y a de l’espoir

Malgré la situation difficile, les deux religieuses parlent ouvertement d’espoir. Espoir est le nom d’un des projets que les religieuses soutiennent en Syrie avec le soutien de l’AED. Le « Hope Center » (Centre de l’Espoir) a été fondé par deux hommes riches qui auraient pu quitter le pays, mais qui ont préféré rester et aider les autres. « Ils ont commencé à ouvrir de petits espaces pour que les étudiants à l’université puissent venir étudier. L’idée s’est développée et est devenue un moyen d’essayer d’aider les familles dans leur ensemble. Beaucoup de familles ne veulent pas dépendre d’une aide, elles veulent travailler. Ces centres ont déjà aidé 750 familles à trouver un nouvel emploi, et des milliers de familles reçoivent de l’aide », explique Sœur Annie, qui espère que le projet pourra également être implanté au Liban.

L’espoir est aussi ce que l’AED fournit à chaque fois qu’elle envoie de l’aide, qu’elle soit matérielle ou financière, mais surtout par la prière, insiste Sœur Annie. « Le soutien spirituel est plus important que l’aide matérielle. Continuez à prier pour nous afin que nous ne perdions pas espoir et que notre peuple ne perde pas espoir. Nous voulons que les chrétiens restent sur cette terre sainte ».

Sœur Helen Mary, parlant au nom des religieuses au Liban, confirme. « Le Liban a toujours été un phare au Proche-Orient pour les chrétiens. S’il vous plaît, permettez au Liban de continuer à briller. Il le fait grâce à des organisations humanitaires comme l’AED qui continuent de croire aux chrétiens du Proche-Orient et continuent de les soutenir ».

Une aide continue

L’AED soutient actuellement des dizaines de projets en Syrie et au Liban, dans divers domaines, notamment la fourniture directe d’une aide financière et matérielle aux familles, l’aide aux écoles catholiques, la construction et la reconstruction d’infrastructures, et tant d’autres projets. En 2021, l’organisation a soutenu 79 projets avec plus de cinq millions d’euros rien qu’au Liban. En 2021, l’AED a réalisé 118 projets en Syrie et au cours de la dernière décennie, la Syrie a reçu près de 50 millions d’euros d’aide.

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