Le corps sans vie du père Miguel Gerardo Hernandez a été retrouvé le 25 août dans la commune de Mugica, dans l’ouest du Mexique. Six prêtres ont été assassinés dans ce pays depuis le début de l’année.

Le père Miguel Hernandez, 49 ans, missionnaire de la Sainte Famille, a été retrouvé mort samedi 25 août, a annoncé le diocèse de Morelia. Exprimant sa douleur, le diocèse ne précisait pas samedi les causes du décès et appelait à prier pour la paix.

Mgr Herculano Medina Garfias, évêque auxiliaire de Morelia, a indiqué à l’agence d’information Fides que le meurtre du prêtre était vraisemblablement lié au vol de sa camionnette et non pas à la criminalité organisée. Il a souligné qu’actuellement, au Mexique, tout le monde devait être pleinement conscient des risques d’agression, de vol et d’extorsion qui existent.

Le Mexique, pays d’Amérique latine le plus dangereux pour les prêtres

Porté disparu depuis le 18 août après avoir célébré une messe dans le village de Mataguaran, le père Hernandez était vicaire dans la paroisse de la Paroisse Sainte Catherine d’Alexandrie, à Jucutacato, dans l’État de Michoacán. Situé sur la côte pacifique, à 300 km au nord-ouest de Mexico, cet Etat constitue un lieu stratégique sur l’une des routes de la drogue et souffre de la violence des cartels.

Dans ce pays de 120 millions d’habitants où 80 % de la population est catholique, 6 prêtres ont ainsi été assassinés depuis le début de l’année :

– les pères Germain Muniz Garcia et Ivan P. Anorve Jimenez ont été tués par balle le 4 février 2018, sur la route qui relie Iguala à Taxco ;

– le père Ruben Alcantara Diaz a été attaqué au couteau, dans sa paroisse, par deux individus, le 18 avril 2018 ;

– le père Miguel Contreras García, abattu le 20 avril ;

– et le père José Moisés Fabila Reyes, enlevé le 3 avril à Cuernavaca, dans l’Etat de Morelos, a été retrouvé mort le 25 avril, alors que sa rançon avait été payée.

A ce jour, deux prêtres sont toujours portés disparus : le père Santiago Álvarez Figueroa, depuis le 29 décembre 2012, et le père Carlos Órnelas Puga, depuis le 3 novembre 2013.

Près de la moitié de la population vit en situation de pauvreté

L’an dernier, 4 prêtres avaient été assassinés au Mexique. Le père Sergio Omar Sotelo Aguilar, directeur du Centre catholique multimédia (CCM, un portail de nouvelles catholiques mexicain), confiait en février dernier à l’AED que« pour la neuvième année consécutive, le Mexique est le pays où sont assassinés le plus de religieux, alors que nous ne sommes pas en guerre. »

2017 constitue par ailleurs l’année la plus violente des deux dernières décennies au Mexique : près de 25 400 meurtres ont été recensés cette année-là, soit les pires statistiques jamais enregistrées depuis la parution des premiers rapports en 1997.

Alors que près de la moitié de la population mexicaine vit en situation de pauvreté, dimanche 1er juillet, Andrés Manuel Lopez Obrador, du Mouvement de régénération nationale (gauche), a remporté les élections présidentielles. Il s’est notamment engagé à chasser « la mafia du pouvoir ». Soulignant « la situation dramatique de milliers de personnes disparues à travers le pays, dont on ne sait rien », le CCM a appelé à « un profond changement de mentalité pour faire tomber un système corrompu et décadent ».

 

 

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