Retrouvé mort le 13 octobre, le père Icmar Arturo Orta est le huitième prêtre catholique assassiné au Mexique depuis le début de l’année.

Le père Icmar Arturo Orta, de la paroisse Saint-Louis roi de France, à Tijuana, a disparu jeudi 11 octobre avec sa voiture. Devant le contexte de violence qui règne dans cette ville frontalière avec les États-Unis, son archevêque, Mgr Francisco Moreno Barrón, avait aussitôt exprimé son inquiétude. Dès le surlendemain de la disparition, samedi 13, ses craintes étaient confirmées. La police locale a retrouvé le corps sans vie du père Orta, pieds et poings liés, et portant des traces de torture.

« Avec une profonde tristesse, a annoncé Mgr Barrón aux paroissiens du père Orta, je vous informe que Dieu a rappelé à lui votre cher curé, Ícmar Arturo Orta. La mort du père Arturo est une grande perte pour notre archidiocèse, mais c’est surtout une grande affliction pour vous qui avez été sa communauté paroissiale, pour vous qui continuez d’être sa communauté paroissiale, car il continuera à vivre parmi vous. Et vous le garderez en vie dans votre esprit et dans votre cœur ».

25 400 meurtres au Mexique en 2017

En 2017, près de 25 400meurtres ont été recensés au Mexique, soit les pires statistiques jamais enregistrées depuis la parution des premiers rapports en 1997. Quatre prêtres faisaient partie des victimes. Les premiers responsables de ces violences sont les narcotrafiquants, qui profitent de la pauvreté du pays et de l’état de corruption endémique des institutions. Le candidat élu président le 1er juillet, Andrés Manuel Lopez Obrador, du Mouvement de régénération nationale (gauche), ne s’y est pas trompé, faisant de la lutte contre la corruption l’un de ses thèmes de campagne, s’engageant à « chasser la mafia au pouvoir ».

Les prêtres ne sont pas épargnés par ces violences, et constituent parfois même des cibles privilégiées, en raison de leurs engagements sociaux, qui entravent l’action des narcotrafiquants. Plusieurs d’entre eux ont fait état de menaces et d’extorsions par le crime organisé. Dans certains endroits, des mesures de protection ont été prises. En mai 2018, le diocèse de Zacatecas a annoncé la suspension des messes du soir pour éviter que les prêtres ne soient exposés à des attaques, et on leur recommande  de ne pas prendre la route après la tombée de la nuit.

 

(Crédit photo : Willem van Berge)

 

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