« Des groupes armés détruisent les établissements scolaires et les hôpitaux. On tue des enseignants et des élèves. On tue même des malades sur leur lit d’hôpital. Pas une journée ne se passe sans que des gens soient tués », témoigne l’évêque de Butembo-Beni (Est du Congo).

Le 24/3/2021. Lors d’une attaque menée par les milices rebelles, deux véhicules ont été brûlés avec leurs 7 occupants.

Selon Mgr Sikuli Paluku, il en résulte une augmentation du nombre de troubles psychiques. « Nous avons besoin de centres proposant des thérapies. Beaucoup de gens sont traumatisés. Certains d’entre eux ont vu leurs parents se faire tuer. Il y a énormément d’orphelins et de veuves. Des villages ont été complètement brûlés. C’est la misère absolue ».

Les milices font la loi

Les provinces orientales du Congo subissent le terrorisme des milices depuis de longues années. Les conflits ethniques, les déplacements de population et l’accès aux matières premières constituent des composantes de cette terreur. Ces dernières années, une autre forte composante à caractère islamique radicale est venue s’y ajouter.

Les attaques ont entraîné une fuite massive de la population vers des zones plus sûres.

L’évêque affirme qu’il y a eu plus de 6 000 morts à Beni depuis 2013, et plus de 2 000 à Bunia pour la seule année 2020. « De plus, on compte au moins trois millions de déplacés et environ 7 500 personnes kidnappées. Il existe un projet de grande envergure pour islamiser ou chasser les populations autochtones. »

État défaillant

La crainte de la terreur diffusée par les milices et les protestations contre l’échec de l’État ont paralysé la vie publique. « Il y a des troubles, des marches de protestation, des grèves, des mouvements pour les droits civiques. La vie normale est paralysée. La population exige plus de sécurité. »

Mais l’État congolais est aux abonnés absents. « L’État en tant que tel est inexistant. Il n’atteint pas l’Est du pays, que ce soit par faiblesse ou par complicité. »

En l’absence de l’État, l’évêque insiste sur le rôle particulier qui revient à l’Église. « Ici, nous sommes à 2500 km de la capitale. Comme l’État est absent, nous devons nous débrouiller tout seuls. Nous ne recevons aucune aide. » Malgré cela, l’Église a construit des établissements scolaires dans la région.

Mais ce qui est décisif, c’est de donner espoir à la population. « Notre présence donne de l’espoir aux gens, pour surmonter les actuelles adversités et attendre des jours meilleurs », insiste Mgr Sikuli Paluku.

Un rôle décisif revient ici à la foi. « Les gens pleurent parce qu’ils ont des raisons de pleurer. Mais ils portent aussi un espoir en eux. Ils ont une résilience naturelle encore renforcée par l’évangélisation. »

L’évêque ajoute que la foi chrétienne a été apportée dans cette région il y a à peine 120 ans. « L’évangélisation porte ses fruits. Nous avons beaucoup de vocations dans l’évêché. »

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