De 1977 à 1992, la guerre civile au Mozambique a fait près d’un million de morts. Pour Mgr Adriano Langa, évêque d’Inhambane, le silence des armes n’a pas pour autant permis au pays de se réconcilier.

La paix ne règne pas encore au Mozambique, déplore Mgr Adriano Langa, évêque d’Inhambane, auprès de l’AED. Dans ce pays d’Afrique australe, les traces et les conséquences des longues années de conflits armés restent toujours visibles. « La guerre tue même après que les armes aient été réduites au silence, affirme Mgr Langa. Il faudra encore beaucoup de temps pour que disparaissent les séquelles de la guerre d’indépendance puis de la guerre civile. C’est quelque chose d’invisible, mais cela existe réellement. »

15 ans de guerre civile

Indépendant du Portugal depuis 1975, le Mozambique a connu, de 1977 à 1992, une terrible guerre civile qui a fait près d’un million de morts. Les violences ont contraint cinq millions de personnes à fuir leur foyer. Depuis, malgré l’accord de paix signé en 1992, le spectre de la guerre n’a jamais cessé d’être présent.

Cette guerre fratricide a fait sombrer le pays dans la pauvreté : le Mozambique était considéré, en 1990, comme le pays le plus pauvre au monde. Une pauvreté qui demeure dans le pays, ce dont l’Eglise est bien consciente. Mgr Alberto Vera, président de la Caritas locale et évêque de Nacala, s’inquiète de constater que le fossé entre riches et pauvres se creuse dans le pays : le taux de pauvreté a en effet augmenté cette année dans les régions rurales, tandis que la richesse ne s’est accrue que parmi les élites politiques et financières.

Des attaques djihadistes dans le nord ?

En outre, le nord du pays doit faire face à une vague de violence depuis octobre 2017, dans la province de Cabo Delgado, une province de 2,3 millions d’habitants, dont 58 % sont musulmans, à la frontière avec la Tanzanie. Plus de 150 Mozambicains ont perdu la vie lors de ces attaques qui, jusqu’à présent, n’ont encore été revendiquées par aucun groupe connu.

Ces violences donnent lieu à toutes sortes de spéculations ; certains suspectent des groupes islamistes d’en être les auteurs. « Des gens meurent, ou alors leur vie est dévastée, se désole Mgr Langa. Nous sommes inquiets et nous espérons que la situation pourra être éclaircie. Nous espérons surtout que tout cela va s’arrêter. Nous voulons que ces attaques cessent, car il y a eu tant de violence et la situation est vraiment difficile ».

L’AED soutient l’Église du Mozambique à travers une aide à l’éducation, une aide de subsistance et plusieurs projets de construction. En 2017, la fondation a soutenu des projets dans ce pays pour près de 650 000 euros.

(Crédit photo : Magdalena Wolnik)

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