Une équipe de l’AED s’est rendue au Népal où l’Église naissante évolue avec difficulté dans ce royaume à majorité hindouiste : grande pauvreté, conséquences du séisme de 2015, persécutions de la part d’hindouistes radicaux… Ils évoquent un chamane converti, des guérisons miraculeuses et quelques témoignages poignants.

ACN-20170508-53850Le Népal, exotique à nos yeux, évoque pour nous ses hautes montagnes. Quelles ont été vos impressions ?

C’est un pays de tous les extrêmes : l’Himalaya et la plaine, rivières asséchées et torrents impétueux, quartiers urbains modernes et villages moyenâgeux, bungalows et paillotes, académiciens et analphabètes… Partout, nous avons reçu un très bel accueil.

Il y a un peu plus d’un an, le Népal a été dévasté par un terrible tremblement de terre. Y a-t-il encore des signes de destruction ?

De nombreuses traces du cataclysme sont encore visibles, allant de petites fissures dans les murs à des maisons complètement détruites. Dans les quartiers pauvres, les gens habitent dans des maisons à moitié en ruines, qui donnent l’impression que le prochain coup de vent les terrassera. En plein milieu de Katmandou, sur une place asphaltée, quelques familles, dont certaines avec de jeunes enfants, « logent » toujours dans des tentes.

Le vicariat apostolique du Népal ne compte qu’environ 8000 catholiques. Comment s’est déroulée la rencontre avec cette petite minorité ?

C’était impressionnant. Il s’agit d’une Église missionnaire : religieux et prêtres vivent souvent dans des circonstances extrêmement simples dans les villages de la minorité hindouiste et témoignent par leur présence de l’amour de Dieu. Les Jésuites gèrent de grands établissements scolaires. Les élèves doivent faire tous les jours jusqu’à deux heures de route pour s’y rendre afin de poursuivre eux-mêmes leur éducation et le développement de leur pays. Le nombre de fidèles est faible, mais il augmente.

Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné ?

La vie de trois religieuses, qui habitent dans une paillote, s’occupent des malades et font la classe aux enfants. Le témoignage d’un prêtre nous a également beaucoup émus. Il avait fait des études à Rome, puis assumé des fonctions de direction au sein du vicariat apostolique ; pendant trois ans, il a vécu dans un village d’accès très difficile, voire complètement inaccessible durant la saison des pluies, pour s’y occuper des quelques familles catholiques et en libérer d’autres de la crainte de prétendus mauvais esprits.

Quel a été pour vous le plus beau moment de ce voyage ?

La profession de foi d’un ancien chamane. Il nous a raconté sa conversion au catholicisme ACN-20170508-53811après avait senti la force de la prière chrétienne en assistant un jour à une messe catholique. Depuis, il dit avoir converti au christianisme non seulement les habitants de son propre village, mais aussi ceux de quelques villages voisins. Interrogé sur les raison qui ont amené les anciens hindouistes à devenir catholiques, il a répondu le plus naturellement du monde : à cause des nombreuses guérisons. C’est une explication qui nous a également été fournie par d’autres catéchistes, qui annoncent l’Évangile dans les villages, concilient des querelles de famille et prient avec les gens en fonction de leur différents soucis. En les écoutant, nous nous parfois sentis comme projetés aux temps des Actes des apôtres.

Qu’avez-vous ressenti en rencontrant ces gens ?

Compte tenu de la pauvreté et de la pollution de l’air des villes, absolument inimaginables pour nous ; compte tenu des conditions routières épouvantables et des rudes conditions de vie de la plupart des gens, qui doivent fournir un travail physique éprouvant et qui se sont pourtant montrés incroyablement aimables et accessibles, nous revenons humbles et songeurs.

Peu avant votre voyage, le 18 avril, le presbytère de la cathédrale Notre-Dame de l’Assomption du vicariat apostolique du Népal, situé à la périphérie de la capitale de Katmandou, a été endommagé par un incendie criminel. Avez-vous entendu parler de discrimination des chrétiens dans ce pays au cours de votre voyage ?

Nous avons été bouleversés en apprenant cette nouvelle. Ce centre de l’Église catholique au Népal, justement, nous a particulièrement impressionnés. Il y rayonnait une grande paix ; dans la cour, il y avait un stock de tôles pour les toits des maisons, qui sont distribuées aux victimes du tremblement de terre de cette commune. Il y a quelques années, la cathédrale avait déjà été la cible d’un attentat à la bombe commis par des hindouistes radicaux. Malheureusement, des fanatiques politiques et religieux sèment la terreur parmi ce peuple tellement pacifique, mais on nous assurait sans cesse qu’en général, les chrétiens, animistes, hindouistes, bouddhistes et les très rares musulmans vivent côte à côte en paix. Toutefois, les musulmans prennent nettement leurs distances et sont peu accessibles à des initiatives interreligieuses ; les tribus animistes, par contre, sont très ouvertes à la foi chrétienne.

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