Comment des chrétiens du bout du monde célèbrent-ils Noël ? L’AED vous propose de découvrir une nouvelle communauté lointaine, avec ses traditions originales au service de la même fête. Nous sommes accueillis aujourd’hui chez les chrétiens de Syrie, qui recommencent à célébrer Noël dans leur pays meurtri par 7 ans de guerre.

La guerre n’est pas finie en Syrie, et les chrétiens qui demeurent sur place, contre vents et marées, se demandent parfois s’ils doivent fêter Noël. Ainsi, Majd Jallhoum , bénévole au centre Saint Pierre de l’Église melkite catholique à Marmarita, non loin de la frontière libanaise s’interroge : « peut-on trinquer, décorer la maison… Alors que des gens sont en train de mourir autour de nous ? »

Pourtant, la paix est revenue dans plusieurs grandes villes, Damas, Alep et Homs, qui ont des quartiers chrétiens importants. Les sapins, les guirlandes et les étoiles se sont remis à briller aussitôt que la fumée des bombardements s’est dissipée, et ce spectacle pouvait déconcerter les familles déplacées. Ces gens avaient tout perdu, et trouvaient refuge dans l’un des quartiers qui avait retrouvé la paix. Passé le premier mouvement de surprise, ils se sont souvent mis à participer à la fête, eux aussi. « Certaines personnes qui n’avaient pas pu célébrer Noël pendant des années ont été contaminées par la joie des locaux », témoigne le père Walid Iskandafy, curé de la paroisse Saint Pierre de Marmarita et directeur du centre Saint Pierre. Les rues résonnent des chants de circonstance, en particulier « Il est né le divin enfant », en arabe.

Comme pour beaucoup de communautés orientales, la fête de Noël en Syrie est considérée comme secondaire par rapport à celle de Pâques, et il y a peu de traditions spécifiques qui y soient rattachées. Depuis quelques dizaines d’années, témoigne Jala Kebbe, jeune chrétienne syrienne d’Alep, les traditions occidentales se sont introduites dans le pays. On voit des sapins, des crèches et même des pères Noël dans les quartiers chrétiens. Toutefois, les chrétiens qui vivent au milieu des musulmans se font discrets, précise-t-elle.

Le 24 au soir, le réveillon « à l’orientale » résonne chez les chrétiens. Dans les restaurants et chez les particuliers, on pousse les tables et les chaises pour danser au rythme de la sono. Les chrétiens de Syrie montrent qu’ils sont bien en vie, même si leur nombre est passé de 2,4 millions à 700 000, en 7 ans de guerre. Ils aimeraient trouver la paix au pied du sapin, à l’image d’Elias Ghattas et Lina Salloum, qui confient : « Nous avons un fils dans l’armée et le plus beau cadeau qui pourrait nous être fait, ce serait qu’il rentre à la maison et n’ait plus à repartir ».

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