« Nous traversons les moments les plus difficiles de notre histoire », écrivent les évêques birmans dans une déclaration commune.

Myanmar, cardinal Charles Bo

Le président de la conférence épiscopale birmane, S. E. le cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoun et le secrétaire général de la conférence épiscopale, Mgr John Saw Yaw Han, évêque auxiliaire de Rangoun, signent cette déclaration dans laquelle ils enjoignent la population au calme et la junte à revenir à la raison.

S’adressant à la junte militaire qui a effectué un coup d’État le 1er février, ils écrivent : « À présent, vous promettez plus de démocratie après des enquêtes et de nouvelles élections. La population du Myanmar est fatiguée des promesses vides ». Ils demandent comment les militaires pourrait regagner la confiance du peuple. Une étape importante en ce sens consisterait dans la libération des membres élus du parti au pouvoir LND (Ligue nationale pour la démocratie) et d’autres personnes arrêtées lors du coup d’État : « Vous avez promis la démocratie. Commencez d’abord par les libérer. Le monde vous comprendra. »

« N’abandonnez pas votre peuple dans le besoin ! »

Parallèlement, ils enjoignent la population birmane excédée à rester « calmes malgré ces événements inattendus et choquants et à ne pas céder à la violence », ajoutant : « Nous avons versé suffisamment de sang ». Ils rappellent qu’il existe aussi des moyens non-violents de contestation. La conférence épiscopale implore les médecins et les soignants qui, pour protester contre les actions de l’armée birmane, ont arrêté de travailler : « Nous traversons une pandémie. (…) N’abandonnez pas votre peuple dans le besoin ! »

« La vérité finira par triompher ! »

Les évêques adressent un message personnel à Aung San Suu Kyi, cheffe du gouvernement déchue et prix Nobel de la paix, également arrêtée par l’armée et qui est maintenant accusée d’avoir violé des lois commerciales : « Vous resterez à jamais la voix de notre peuple. (…) Vous êtes Amay Suu, la Mère de la nation. La vérité finira par triompher. » En même temps, la conférence épiscopale souligne que « les récents événements résultent d’un manque de dialogue et d’acceptation mutuelle. S’il vous plaît, écoutez les paroles des autres. »

Des sanctions seraient contre-productives

Pour finir, l’appel des évêques s’adresse à la communauté internationale, qu’ils remercient de sa compassion au vu des récents événements. Cependant, les évêques mettent également en garde contre des réactions hâtives : « Des sanctions et condamnations n’ont donné que peu de résultats. Elles ferment les portes et interrompent le dialogue. » Des sanctions économiques « feraient basculer des millions de personnes dans la pauvreté. » La communauté internationale doit reconnaître la situation particulière et l’histoire du Myanmar. Les évêques sont convaincus que « La seule issue consiste à encourager les différents acteurs à s’engager dans un chemin de réconciliation » et ajoutent que « La paix est possible. La paix est la seule issue. La démocratie est la seule lumière sur ce chemin. »

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