La Nuit des Témoins 2019 s’est déroulée du 23 au 29 mars. Au cours de cette veillée de prière et de témoignage ont tour à tour pris la parole Mgr Theodore Mascarenhas, secrétaire général de la conférence épiscopale d’Inde, soeur Mona Aldhem, religieuse en Syrie, et Mgr Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa, en République démocratique du Congo. Voici le témoignage de Mgr Ambongo.

Je suis ici comme témoin des tribulations d’un peuple, mon peuple, qui réclame juste le droit de vivre digne. C’est une situation qui malheureusement dure depuis des années.

La République démocratique du Congo est un pays immensément riche, un scandale géologique, mais aussi un pays saturé de problèmes. Elle peut être comparée à l’homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho ; il tomba entre les mains de brigands qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s’en allèrent, le laissant à demi mort. Mon témoignage s’inscrit dans le contexte d’un pays dont l’histoire est émaillée d’humiliation et de frustration pour le peuple. L’Église dans ce contexte d’obscurité, apparaît comme une pourvoyeuse de lumière.

Le Congo est en proie au mauvais cœur de l’homme. Les grandes entreprises s’y comportent comme des prédateurs. L’Église a fait le choix d’être du côté de ceux qui souffrent. Elle gère au moins 50% des structures éducationnelles et sanitaires. Sur le plan socio-politique, c’est encore l’Église catholique qui est parvenu à obtenir des dirigeants un accord, celui de la saint Sylvestre, qui a rendu possible les élections présidentielles qui viennent de se dérouler.

Cette situation, ces choix de l’Église, lui attirent énormément d’ennuis. Ceux qui font souffrir le peuple n’acceptent pas ses positions. Nous avons enregistré des morts lors de manifestations pacifiques réclamant simplement le droit de voter. La position de l’Église manifeste que la foi est d’abord un engagement. Un engagement au côté de ceux qui souffrent, au côté de ceux qui sont déconsidérés, de ceux qui crient leur détresse vers le Seigneur. Et le Seigneur écoute plus le cri des malheureux que la belle musique des puissants de ce monde. Dans cet engagement, l’Église à travers les prêtres, les laïcs, donne le témoignage d’une foi qui porte des fruits.

Beaucoup de sang a coulé au Congo, et vous avez entendu ces histoires de jeunes gens tués devant les églises, tout simplement parce qu’au nom de leur foi, ils réclament le droit de vivre en tant qu’être humain, de vivre comme Dieu le veut. Je suis ici au milieu de vous pour demander de continuer à nous soutenir dans notre combat pour plus de dignité pour l’homme congolais. J’implore votre prière sur l’ensemble du peuple. En sachant que ce qui se passe au Congo ressemble à la situation de beaucoup d’autres pays de part le monde, particulièrement en Afrique.

Priez en priorité pour les pasteurs. Notre prise de position nous met directement en confrontation avec les puissants de ce monde, surtout dans notre pays. Parce que notre foi nous dit que quelle que soit la longueur de la nuit, le jour finira par se lever. Nous prions le Seigneur pour que le soleil arrive au plus tôt pour notre peuple. Merci aux organisations qui nous prêtent main forte dans notre combat. Merci en particulier ce soir à l’Aide à l’Église en Détresse. Votre soutien est une façon d’aider vos frères et sœurs qui souffrent en raison du mauvais cœur de l’être humain.

+ Fridolin AMBONGO, ofm cap

Archevêque Métropolitain de Kinshasa, République démocratique du Congo

(Crédit photo : AED / Solène Perrot)

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