L’AED a invité le professeur Shahid Mobeen, pakistanais, a témoigner sur la loi-antiblasphème lors du deuxième Sommet annuel international sur la liberté religieuse qui s’est déroulé aux Etats-Unis du 28 au 30 juin.

Professeur Shadid Mobeen

Le professeur Shahid Mobeen enseigne la métaphysique à l’Université pontificale urbanienne à Rome. Originaire du Pakistan, ce scientifique s’est donné pour mission de dévoiler l’extrémisme radical dans son pays d’origine et dans d’autres pays. Lors du sommet, il s’est exprimé sur la loi anti-blasphème au Pakistan et sur l’accroissement du nombre d’enlèvements et de conversions forcées de jeunes filles.

À propos de la loi anti-blasphème, le professeur a confirmé à l’AED que la libération d’Asia Bibi suite au verdict de la Cour suprême du Pakistan représentait une victoire claire de la justice, « même s’il reste encore de grands problèmes ». Selon lui, le verdict montre que « justice peut être faite » au moins au niveau juridique suprême. Toutefois, selon Shahid Mobeen, les tribunaux inférieurs ne parviennent pas à protéger les innocents, car les juges craignent de subir des représailles islamistes en décidant de libérer des personnes accusées à tort d’avoir violé la loi anti-blasphème. Par ailleurs, il ajoute que pour les citoyens lambda, il est extrêmement onéreux et fastidieux de faire entendre leur cause devant la Cour suprême, pour laquelle il faut notamment recourir aux services d’avocats extrêmement chers et exclusivement musulmans.

Le professeur Mobeen assure que le cas d’Asia Bibi avait très clairement montré « le pouvoir et l’importance de l’opinion publique » pour informer à propos de cette thématique, éveiller l’attention internationale, susciter des mesures de la part des nations occidentales et exercer des pressions sur le gouvernement pakistanais afin qu’il se consacre à ces graves injustices.

Shahid Mobeen a exprimé son espoir que son allocution à l’occasion de ce sommet attirerait l’attention sur le phénomène encore peu connue de l’enlèvement et la conversion forcée par des hommes adultes musulmans de jeunes filles appartenant à des minorités religieuses . Selon des rapports de quelques O.N.G. actives sur place, plus de 2 000 victimes, c’est-à-dire deux fois plus que généralement supposé, sont concernées chaque année au Pakistan par ces phénomènes criminels par ailleurs souvent doublés de graves violences sexuelles. Selon les informations du professeur Mobeen, 40% de ces jeunes filles sont chrétiennes, 40% sont hindoues, 15% sont sikhes et 5% sont chiites ou appartiennent à d’autres religions.

« Si tu n’es pas dans les médias, tu es invisible »

Cette pratique également exercée en Égypte, au Nigeria et dans d’autres pays « cause des dégâts aux futures générations chrétiennes ». Elle engendre un « effet domino », puisqu’après leur libération de leur captivité, les jeunes filles ne trouvent que très difficilement un époux et qu’en cas de mariage, « leur mari et leurs enfants subissent de très fortes pressions ». Par ailleurs, il est très difficile aux parents dont la fille rentre au foyer parental d’accepter leur « enfant maintenant souillée », « par crainte que son expérience ait des retombées négatives sur les autres filles de la famille. »

« La clé pour exercer des pressions sur le gouvernement du Pakistan, afin que celui-ci veille à ce que justice soit faite, réside dans la visibilité internationale », déclare Shahid Mobeen. « Si tu n’es pas dans les médias, tu es invisible. Nous devons faire entendre nos voix. »

Le Sommet international pour la liberté religieuse est une excellente plate-forme pour cela. Comme l’a exprimé Thomas Heine-Geldern, président exécutif de l’AED international : « C’est une partie de notre mission que nous prenons très au sérieux », pour poursuivre : « L’AED s’engage depuis des décennies afin d’apporter le soutien et la consolation aux communautés chrétiennes qui souffrent. Toutefois, il est tout aussi important de les aider à faire entendre leur voix et à être écoutées dans nos pays, afin que les gens sachent ce qui se passe. Le monde doit être informé à propos de la souffrance et de la discrimination des chrétiens au Pakistan afin que les décideurs ne puissent plus ignorer les problèmes dans ces pays. »

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