Ces derniers jours, l’AED a été sollicitée à plusieurs reprises, notamment par les médias, pour savoir si elle allait à nouveau se mobiliser en faveur d’Asia Bibi, jeune pakistanaise condamnée à mort en 2010, et en prison depuis 2009 pour soi-disant blasphème. La réponse de Marc Fromager, directeur national de l’AED :

« Dès le départ de « l’affaire Asia Bibi », l’Aide à l’Eglise en Détresse s’est engagée. Il y a presque 5 ans, nous avons lancé une importante pétition puis avons apporté les 11.000 signatures au Quai d’Orsay (voir article) . Nous étions sans doute les plus réactifs pour la défendre.

Dans un second temps, l’Eglise catholique au Pakistan, qui gère ce genre de cas (car il y en a malheureusement beaucoup plus que ceux que l’on connaît), changeait de stratégie en proposant au contraire d’en parler beaucoup moins. Asia Bibi était devenue une « icône » au Pakistan, ce qui rendait sa libération totalement improbable. Sa médiatisation l’avait sans doute sauvée dans un premier temps mais ensuite jouait contre elle car jamais les islamistes allaient accepter sa libération.

À l’écoute de l’Eglise locale et dans l’intérêt d’Asia Bibi, nous avons donc cessé de communiquer sur elle, l’idée étant de la faire oublier afin de faciliter sa libération.

Ce choix nous exposait à la critique d’avoir abandonné Asia Bibi. Or, c’est tout le contraire. C’est en vue de sa libération que nous avons décidé de ne plus la médiatiser tout en continuant à soutenir financièrement le Département Justice et Paix de la Conférence des Évêques du Pakistan qui suit Asia Bibi et prend en charge un certain nombre de dépenses relatives à sa défense.

Nous pourrions « surfer » sur l’émotion du moment mais il nous semble que le bien d’Asia Bibi prime sur les retombées médiatiques que nous pourrions attendre de l’exploitation de sa souffrance. »

Marc Fromager, directeur national de l’AED.

Asia Bibi, mère de cinq enfants, avait été condamnée à mort en novembre 2010 en vertu d’une loi controversée sur le blasphème, après avoir été accusée d’avoir insulté le prophète Mahomet par des femmes musulmanes de son village. Le 16 octobre dernier, la Haute Cour de Lahore au Pakistan a rejeté l’appel. Un de ses avocats a annoncé ce même jour qu’en accord avec le mari d’Asia, il introduirait un recours devant la Cour suprême, le troisième et dernier niveau de la justice au Pakistan.

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