Le Projet

Le village de Sekanyan, près de Kirkouk, abrite plus de 300 familles chrétiennes. Mais les pénuries d’énergie sont nombreuses et les foyers doivent parfois vivre plus de 15 heures par jour sans électricité. Les coupures sont particulièrement récurrentes lors des périodes de grand froid ou de fortes chaleurs. Le prix de l’électricité étant exorbitant, l’Église locale a initié le projet d’installer des panneaux solaires dans le village afin que les familles puissent devenir autonomes en énergie. Dans un premier temps, l’AED prévoit de financer les panneaux solaires de 20 maisons.

En 2023, peut-on se passer d’électricité ?

L’histoire récente de l’Irak, de 2003 à aujourd’hui

Un moment important dans l’effort continu pour maintenir la présence chrétienne en Irak a été la visite du pape François dans le pays en mars 2021. L’archevêque Nizar, de Qaragosh, dit que les effets du voyage papal continuent de résonner. Des graines d’espoir ont été plantées et avec votre aide, nous voulons reprendre l’élan

« II nous a quittés, mais il a semé l’espoir dans nos cœurs. La visite de notre Saint-Père nous a d’abord fait sentir que nous ne sommes pas oubliés par l’Église catholique, et en particulier par le pape François, et ensuite nous a donné de l’espérance. C’était un signe de joie et d’espoir pour toute la communauté. Cet espoir est toujours dans nos cœurs, et nous vivons avec lui pour l’avenir. »

C’est un tournant, loin des presque deux décennies d’instabilité qui ont suivi l’invasion menée par les États-Unis en 2003 qui a renversé le régime de Saddam Hussein, un régime dans lequel, bien qu’au prix des libertés individuelles, les chrétiens vivaient en paix et en sécurité. Au lieu d’inaugurer une nouvelle ère de liberté et de démocratie, il s’en est suivi, opposant les sunnites aux chiites à l’intérieur du pays, les chrétiens étant souvent pris au milieu du chaos.

La montée de l’État islamique en 2014 a marqué le point culminant de la persécution alors que des centaines de milliers de chrétiens ont été forcés de fuir leurs terres ancestrales pour la sécurité du Kurdistan irakien ou pour les pays occidentaux. La défaite de l’organisation islamiste a permis à beaucoup de rentrer chez eux, mais beaucoup d’autres sont restés à l’écart, et la communauté chrétienne est maintenant une fraction de ce qu’elle était au tournant du siècle. Vingt ans après la chute du régime dirigé par Saddam Hussein, les chrétiens d’Irak continuent de se battre pour leur droit d’être traités comme des citoyens égaux et de vivre leur foi à l’abri de la persécution.

La fondation pontificale s’investit depuis longtemps pour fournir aux chrétiens les conditions nécessaires pour continuer leur vie en Irak. Lorsque l’État islamique a envahi Mossoul en 2014, l’AED a fourni une aide d’urgence pour installer des réfugiés au Kurdistan, puis a organisé une campagne pour reconstruire les maisons dans les communautés chrétiennes afin qu’elles puissent rentrer chez elles. Rien qu’en 2022, par exemple, l’AED a mis en place un programme de bourses pour l’Université catholique d’Erbil, terminé la restauration de l’église et d’un monastère à Batnaya, aidé à rouvrir une école et une église dans la ville chrétienne de Qaragosh et financé un rassemblement de jeunes chrétiens à Ankawa.

« Sans l’AED, notre situation serait différente aujourd’hui. L’AED a joué un rôle crucial en aidant à fournir aux chrétiens un bon niveau de vie, en restaurant des maisons, des églises, des monastères et en soutenant d’autres types d’activités qui peuvent aider les chrétiens à rester en Irak. Il a fait un très bon travail, et je suis sûr qu’il continuera à faire un excellent travail à l’avenir »

Mgr Nizar.

Exprimant ses remerciements à tous les bienfaiteurs qui rendent cela possible, Mgr Nizar demande que les chrétiens du monde entier continuent à se souvenir de leurs frères irakiens. « Nous voulons que l’AED poursuive son travail en Irak parce que nous avons encore besoin d’aide, l’Irak n’est toujours pas complètement rétabli, les communautés chrétiennes ne sont toujours pas complètement rétablies. S’il vous plaît, quel que soit le nombre d’entre nous ici, rappelez-vous qu’il y a des chrétiens en Irak et qu’ils ont besoin de vous, et avec votre aide, ils peuvent établir leur vie et continuer à essayer de vivre en sécurité dans cette région.

Le groupe terroriste djihadiste a été vaincu, mais de nombreux bâtiments de l’Église, y compris deux églises importantes, ont été presque entièrement détruits et la population dispersée, certains dans des camps de réfugiés, tandis que d’autres ont émigré.

S’exprimant lors de la cérémonie de consécration d’un nouveau bâtiment conventuel le 18 décembre 2022, Mgr Paul Thabet, archevêque de l’archidiocèse chaldéen d’Algosh, a déclaré qu’il ne s’agissait pas seulement de briques et de mortier, il s’agissait de donner vie et espoir à la communauté.

« La consécration est un appel par lequel Dieu édifie le Royaume des Cieux. Partout où les moines viennent, ils peuvent transformer le désert en paradis, et la présence des moniales et leur venue dans le village sinistré et démoli est un signe de grande reconstruction. Nous ne construisons pas seulement des pierres, nous restaurons l’humanité » a déclaré l’archevêque.

« La présence des religieuses dans ce village est un signe d’encouragement pour tous les habitants du village à revenir aussi. Sous la destruction, nous voyons aussi des signes de vraie beauté, la beauté de l’âme que vous voulez construire. Ainsi, la présence des moines, des moniales et de l’Église est un signe d’encouragement pour nos frères de cette ville. Nous, chrétiens d’Irak, avons une blessure profonde, cette blessure doit être guérie par la foi, et vous êtes le signe de cette foi » a-t-il dit aux nombreuses sœurs qui se sont rassemblées dans la chapelle du couvent pour la bénédiction.

L’AED s’est profondément engagée dans la restauration de la vie chrétienne dans le nord de l’Irak et a aidé à financer de nombreux projets de reconstruction. Aider l’Irak et les chrétiens à atteindre la stabilité nécessaire pour que la population se stabilise et ne cherche pas une vie meilleure à l’étranger.

Le contexte

Le peuple irakien a du endurer beaucoup de choses au cours des dernières décennies : Les guerres et la domination étrangère, la corruption et la division sociale, le règne de la terreur de l’EI (Etat Islamique ) et les effets des pénuries d’eau et du changement climatique. Bien qu’aucune de ces crises ne soit insurmontable en soi, les Irakiens sont aujourd’hui confrontés à tant de problèmes que même un gouvernement opérationnel aurait du mal a les surmonter. Au contraire, le système politique du pays est en crise. Dès 2019, de nombreux Irakiens, principalement des jeunes, sont descendus dans la rue pour protester : Les participants au mouvement dit Tischrin exigeaient la fin de l’ingérence étrangère et l’abolition du système dit Muhasasa, selon lequel le pouvoir politique est réparti en fonction d’une clé ethnico-confessionnelle. Ces règles non écrites avaient pour but d’empêcher l’oppression entre les groupes ethniques dans la période qui a suivi la chute de Saddam Hussein.

Il y a quelques décennies, l’Irak comptait environ 1,5 million de chrétiens. Aujourd’hui, ils sont probablement moins de 300 000. La communauté chrétienne d’Irak s’est réduite à une petite minorité dont l’existence reste menacée si elle ne reçoit pas d’aide de l’extérieur. Mais c’est justement grâce à cette aide que l’espoir d’un avenir meilleur existe. L’un des principaux problèmes actuels des chrétiens est le manque d’emplois permettant de générer des revenus et de faire face au coût élevé de la vie.

La démarche de Mgr Yousif Thomas Mirkis

L’archevêque Yousif Thomas Mirkis de l’archidiocèse chaldéen de Kirkuk et Sulaymaniya veut créer un programme d’installation de systèmes d’énergie solaire dans les maisons chrétiennes de Kirkouk. Le plan initial est de commencer avec 30 maisons, où les propriétaires rembourseraient l’investissement en payant une partie de leur facture mensuelle d’électricité jusqu’à ce que le système soit remboursé sur 2 ou 3 ans. Les fonds remboursés seront ensuite versés sur un compte pour financer d’autres systèmes.

Le coût est de 3 800 € par maison. L’AED voudrait aider à financer 20 maisons.

Dans le contexte de la crise de l’emploi, cette initiative de l’archevêque Yousif Thomas Mirkis vise à aider les chrétiens à réduire le coût de la vie. La particularité de ce projet réside dans le fait que les bénéficiaires remboursent le système en plusieurs fois. Les montants remboursés sont utilisés pour financer d’autres installations. Ainsi, 300 familles en bénéficieront petit à petit.

Matériel pour la pastorale

Téléchargez ici la présentation power point du projet, destinée aux enfants.

(en cas de problème de téléchargement, envoyez un mail à aurelie.pinault@aed-france.org)

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