Septembre 2018 – Les évêques vénézuéliens sont à Rome pour une visite ad limina. « La situation au Venezuela est irréelle, dantesque », nous confiait il y a quelques semaines une délégation de l’AED depuis Caracas. Dans la rue, les gens expriment leur désarroi : « Nous sommes désespérés face à la situation injuste qui nous étouffe. » Imaginez qu’un pays au niveau de développement économique et culturel tel que le nôtre sombre brutalement dans une crise d’extrême pauvreté, de violence et d’insécurité. Une atmosphère de guerre civile règne, tandis que se renforce la crise sanitaire (famine, système de santé défaillant) et que le marché du travail et le système éducatif sont paralysés.
La situation économique du pays est comparable à celle d’un pays en guerre. Des pénuries en cascade frappent les produits de première nécessité. L’hyperinflation pourrait atteindre 1 000 000 % d’ici fin décembre selon le FMI, comme en Allemagne en 1923, où les habitants allaient acheter du pain avec une brouette débordante de billets…
Face à cette situation, près de 1,6 million de Vénézuéliens ont fui le pays depuis 2015. Dénoncé internationalement pour sa mauvaise gestion économique, le gouvernement de Nicolás Maduro refuse de déclarer l’état d’urgence et d’autoriser des couloirs humanitaires pour aider la population qui souffre de la faim et du manque de soins. Les mesures économiques du 17 août dernier ont laissé la société vénézuélienne complètement désorientée et impuissante.
Dans ce contexte chaotique, l’Église est là pour soulager les souffrances. Le père Esteban Galvis, curé d’une paroisse à la frontière colombo-vénézuélienne, nous a confié que « beaucoup de gens arrivent en pleurant, avec de graves problèmes, inquiets ou tristes parce qu’ils quittent leur pays, parce qu’ils n’ont rien à manger, ou qu’ils manquent de médicaments : notre mission est de les réconforter. »
Nous vous remercions d’avance pour votre soutien spirituel et matériel à l’égard du peuple souffrant du Venezuela : nos frères ont besoin de nous car personne d’autre ne les aidera.
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La crise humanitaire au Venezuela en chiffres :
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PS : lors d’un entretien avec une délégation de l’AED, Mgr Ulises Antonio Gutiérrez Reyes, archevêque de la ville de Bolivar, en larmes, nous a partagé le cri du cœur de tout un peuple : « Ne nous laissez pas seuls »…