
Nous avons reçu cette lettre du père Zacharie Sorgho, curé de la paroisse de Faladje à Bamako :
« Le Mali, pays longtemps considéré comme un exemple de démocratie, de paix durable et de stabilité politique en Afrique de l’Ouest, s’est vu sombrer dans une crise sans précédent depuis janvier 2012. Au Nord, Gao, Tombouctou et Kidal ont été le théâtre de violents combats entre l’armée régulière affaiblie, vaincue, et certains groupes islamistes très armés et puissants (MNLA, Ancar Dine, Aqmi…). La victoire de ces derniers avait entraîné des déplacements massifs de population vers les pays voisins et d’autres zones jugées plus sécurisées. Puis le pays a été libéré de ses djihadistes grâce à l’appui des forces armées internationales et françaises. (…)
La paroisse de Faladje a accueilli des déplacés. Elle a été fondée par des Pères Blancs pour entamer une œuvre d’évangélisation dès 1929. L’équipe pastorale est constituée notamment de 3 prêtres et de deux religieuses de la Congrégation des Filles du Cœur Immaculé de Marie, avec une expérience dans les domaines de la Paix et de la Réconciliation. (…)
La Mission catholique est ouverte à tous sans distinction de race, de religion ou d’appartenance ethnique. Nous accueillons et écoutons chaque jour des gens venant de divers horizons pour nous parler et échanger avec nous. La situation qu’a connue le pays a laissé des marques indélébiles dans les mémoires. Une ethnie semble être plus méprisée qu’une autre. Au niveau national, des efforts sont faits pour reconstruire le pays mais aussi surtout pour panser les plaies en donnant des espaces de dialogue et de réconciliation.
L’Église du Mali post crise appelle chaque chrétien à être artisan de paix, de justice et de réconciliation dans son milieu de vie et dans son travail. (…) Nous voulons aider les populations à dépasser le désir de la vengeance et à ne pas sombrer dans la spirale de la violence dans le futur. »
Pour cela, l’Église soutient les différents acteurs sociaux et politiques : l’AED veut aider le père Sorgho dans ses nombreux projets (événements artistiques, sessions de formation, émissions radio, équipes d’animation du dialogue, etc.), qui font la promotion d’une culture de la paix parmi les jeunes, et permettent aux communautés et ethnies de dialoguer, mais aussi de trouver des solutions locales et durables. Nous voudrions les aider avec 20 000 euros.
Par avance, merci !