Cet été, l’AED vous propose de découvrir les vies héroïques de témoins de l’Espérance, que ce soit en Algérie, en Roumanie, ou ailleurs, à travers une série de portraits. Aujourd’hui, voici celui d’Alexandre Men, dernier martyr de l’Union soviétique.

Alexandre Men nait en 1935 dans une famille juive mais sa mère, convertie récente, le fait baptiser en secret, en même temps qu’elle, par un prêtre orthodoxe. A 12 ans, le jeune Alexandre frappe déjà à la porte d’un des rares séminaires ouverts en URSS, qui le renvoie, bien sûr.  Étudiant, il est chassé de son Institut quand on découvre qu’il est croyant. Il réussit à être ordonné prêtre en 1960. Il s’attelle alors à l’écriture de nombreux ouvrages sur la foi chrétienne, la Bible, l’histoire du christianisme, la science et la foi, la prière, ainsi qu’une remarquable vie de Jésus : Jésus le maître de Nazareth  (aucun ne sera publié dans son pays de son vivant ; au début, ses ouvrages circulent en samizdat (éditions clandestines) puis, envoyés secrètement  en Occident, sont imprimés à Bruxelles avec le soutien de l’AED, avant de revenir et d’être diffusés sous le manteau en Union soviétique). Sa prédication attire par centaines des écrivains, des intellectuels, des artistes, des scientifiques, des étudiants de Moscou et d’ailleurs, et les baptêmes d’adultes qu’il célèbre sont nombreux. En 1970, il est muté à Novaïa Derevnia où il restera jusqu’à sa mort. Il développe des groupes de prière, des formations catéchétiques, toujours clandestinement. Le KGB lui fait subir plus d’une fois des interrogatoires, le menace et la presse soviétique publie sur lui des articles diffamatoires.

Quand la libéralisation religieuse arrive, fin 1988, le père Alexandre Men est le premier prêtre orthodoxe à être invité à parler dans un lycée d’État. Il se lance alors dans des conférences, passe à la télévision et apparait rapidement comme la figure emblématique du renouveau religieux en Russie. Il est proche de l’Eglise catholique et se lie d’amitié avec de nombreuses communautés catholiques, qui le font connaître en Occident. En deux ans, il donne 200 conférences devant les publics les plus divers, et multiplie les articles, les émissions à la télévision et à la radio. Il fait ainsi découvrir le vrai visage de la foi chrétienne à un peuple élevé dans l’athéisme et l’antichristianisme depuis 70 ans. En 1990, la télévision soviétique lui demande des émissions sur la foi chrétienne.

Le 8 septembre 1990, le père Men donne une conférence à la Maison de la Technique à Moscou sur le thème « Le christianisme ne fait que commencer » et il déclare notamment : « Le christianisme, c’est la sanctification du monde, la victoire sur le mal, sur les ténèbres et le péché. C’est la victoire de Dieu. Cette victoire a commencé la nuit de la résurrection. Elle continue et continuera, tant que le monde existe et existera » (1). Le lendemain matin, il est assassiné à la hache en sortant de chez lui pour aller à son église. Ses assassins n’ont jamais été retrouvés, ni les commanditaires de son meurtre. Le père Alexandre Men est le dernier martyr chrétien de l’Union soviétique mais son témoignage scellé par le martyre ramène des millions de Russes vers Dieu. A lui seul, Le Maître de Nazareth sera vendu à quatre millions d’exemplaires.

 

Didier Rance

(1) Yves Hamant, auteur de Martyrs chrétiens d’URSS, AED, 2002

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