« Nous pensions que la guerre se terminerait au bout de cinq mois, mais ce n’est pas le cas. De nombreux chrétiens ont perdu leur emploi, ont vu leur salaire réduit ou n’ont plus aucun revenu. Cependant, la vie continue et ils doivent nourrir leur famille et payer les frais de scolarité et le loyer. La vie est devenue terrible pour eux », a déclaré Dima Khoury à la délégation de l’AED :

Crédit : Patriarcat latin de Jérusalem

« La classe moyenne s’est appauvrie et les pauvres sont devenus encore plus pauvres. De nombreuses familles aisées, qui possédaient leurs propres entreprises, ont quitté le pays. Alors que la guerre se poursuit, nous commençons à craindre que la Terre Sainte ne devienne la prochaine Syrie et que ce soit une guerre sans fin. Même si la guerre se terminait maintenant, Dima Khoury estime qu’il faudrait un an pour que l’économie se rétablisse.

Dima Khoury dirige le Département des services sociaux du patriarcat latin de Jérusalem, qui s’efforce d’apporter de l’aide aux chrétiens afin qu’ils puissent survivre à cette crise. L’AED a été l’une des premières organisations à apporter un soutien financier à de nombreux projets mis en place par le patriarcat, tels que des bons alimentaires pour une aide immédiate, le financement de médicaments et de traitements médicaux et la mise en œuvre d’un programme de création d’emplois qui a permis à de nombreuses personnes de retourner au travail et de recevoir un salaire décent.

« L’Eglise sert et assiste »

« L’Église sert et assiste ces familles pendant la guerre. Parmi les chrétiens de Gaza, de Jérusalem-Est et de Cisjordanie, nous soutenons 715 familles par le biais du Fonds d’aide humanitaire et d’urgence », a déclaré Dima Khoury.

« Avec le programme de création d’emplois, financé par l’AED, nous avons fait d’une pierre trois coups : aider les familles, injecter de l’argent dans la communauté et assurer le fonctionnement de certaines institutions chrétiennes », a-t-il ajouté.

Mgr William Shomali, vicaire patriarcal pour Jérusalem et la Palestine, assurait quant à lui qu’il ne se passe pas un jour sans qu’une nouvelle demande d’aide ne soit formulée : « Je reçois des appels presque quotidiens de personnes du nord ou du sud. Certaines ne peuvent pas payer le loyer, d’autres n’ont pas les moyens de se nourrir, d’autres ne peuvent pas payer les frais de scolarité et d’autres encore ont besoin d’un permis. »

Baptême dans la Paroisse de la Sainte famille à Gaza (Crédit : Paroisse de la Sainte famille de Gaza)

« Le besoin le plus important concerne les permis d’entrée en Israël depuis la Cisjordanie. Avant, il y en avait 160 000, maintenant je ne pense pas qu’il y en ait plus de 10 000 ; probablement 8 000. Mais les gens veulent vraiment travailler. C’est pourquoi j’apprécie le soutien de l’AED aux projets de création d’emplois plutôt que de se contenter de faire de la charité. C’est un bon principe qui défend leur dignité », a déclaré Mgr Shomali.

« Je suis sûr que la présence chrétienne survivra »

La délégation de l’AED a également rencontré Sami El-Yousef, le directeur administratif du PLJ qui supervise toutes les dépenses et tous les projets. Selon El-Yousef, la situation est plus désespérée que prévu, mais il espère qu’avec de l’aide, la communauté chrétienne sera en mesure de surmonter la tempête.

En ce qui concerne la suspension des permis d’entrée en Israël pour les résidents de Cisjordanie, Sami El-Yousef explique que « les gens pensaient que cela ne durerait que quelques mois et qu’Israël devrait ensuite les réactiver parce qu’il aurait besoin de travailleurs. Cependant, avec la mentalité israélienne actuelle, cela ne se produira pas. Au lieu de cela, ils ont commencé à importer des immigrants du monde entier, ce qui double le coût de la main-d’œuvre, sans compter qu’il s’agit de personnes sans qualification ni connaissance de la langue », explique-t-il, illustrant comment les attaques du 7 octobre ont conduit à une rupture complète de la confiance entre Arabes et Israéliens en Terre Sainte.

« Si nous regardions trop l’horizon politique, nous ferions nos valises et partirions. Cependant, cette terre a déjà traversé de nombreuses crises et l’Église a toujours trouvé le moyen de soutenir sa communauté, et il n’y a aucune raison de croire qu’il en sera autrement aujourd’hui. C’est difficile et nous devons bien réfléchir à ce que nous ferons à l’avenir. Toutefois, je suis persuadé que la présence chrétienne survivra et que l’Église doit rester présente avec ses institutions. »

Filipe d’Avillez

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