Des élections présidentielles auront lieu le 31 mars en Ukraine, près de cinq ans après l’annexion de la Crimée par la Russie, votée le 18 mars 2014. Mgr Eduard Kava, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Lviv en Ukraine occidentale, plus jeune évêque de l’Eglise catholique, a accepté de répondre aux questions de l’AED.

AED : Pour la première fois depuis 1991, la loi martiale a été décrétée pour trente jours fin 2018 en Ukraine. Craignez-vous la guerre ?

Mgr Eduard Kava : La peur est omniprésente, et pas seulement depuis l’instauration de la loi martiale, parce que la guerre a réellement commencé en 2014. Ce fut d’abord ce qu’on a appelé la « Révolution de la dignité », c’est-à-dire les protestations sanglantes sur la place Maïdan à Kiev, puis l’annexion de la Crimée et les combats en Ukraine orientale. La situation reste très tendue.

Que savez-vous de la situation à Donetsk et Louhansk, dans l’est de l’Ukraine, où se déroule la guerre depuis maintenant cinq ans ?

Je suis  en contact avec beaucoup de gens qui vivent dans les zones de guerre. La détresse matérielle est énorme. La situation est dramatique, en particulier dans la circonscription de Louhansk. Les gens en ont assez des affrontements entre la Russie et l’Ukraine. Les petites églises catholiques à Donetsk et à Louhansk sont toujours bondées. Les gens aspirent à la paix. C’est ce que l’Église tente de satisfaire.

Quel rôle la« Révolution de la dignité », qui a eu lieu de novembre 2013 à février 2015 sur la place Maïdan à Kiev, joue-t-elle aujourd’hui pour la population en Ukraine ?

Après les manifestations sur la place Maidan, beaucoup de gens attendaient des changements. Mais leurs espoirs se sont évaporés, ce fut une grosse déception ! Beaucoup de gens vont plus mal qu’avant, ils désirent ardemment retrouver leur dignité. Cela se ressent lors des prières dans les églises. Les gens sont dans l’expectative et attendent que la situation s’améliore en Ukraine.

Lors de votre ordination en mai 2017, vous étiez le plus jeune évêque de l’Église universelle. Que peut-on faire pour venir en aide à la jeunesse de votre pays ?

Avant tout, nous essayons de maintenir le contact avec les jeunes qui sont partis, qu’ils aient décidé de partir pour une courte période ou pour toujours. Nous voulons que chaque jeune se sente partie intégrante de la communauté et qu’il soit accueilli. Il est important que les jeunes, même s’ils sont à l’étranger, ne vivent pas leur foi chrétienne de manière anonyme. Nous essayons de les encourager à sortir de l’anonymat, à travers des échanges, des séminaires et des rencontres. Nous abordons des thèmes qui préoccupent les jeunes gens d’aujourd’hui. J’ai l’impression que ceux parmi les jeunes qui découvrent cette communauté ne veulent plus quitter leur pays, même si la situation y est parfois tellement difficile. Ils préfèrent rester et changer la situation.

Les chrétiens d’Ukraine se situent en quatrième position des pays soutenus par L’Aide à l’Église en détresse. Quel message souhaitez-vous adresser aux bienfaiteurs ?

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