Un « futur noir » pour la liberté religieuse afghane

Aujourd’hui, à l’occasion du 102º anniversaire de l’indépendance du pays, le porte-parole des talibans, a déclaré l’Afghanistan « Émirat islamique d’Afghanistan ».

L’AED exprime sa profonde préoccupation. Il est probable que l’islam sunnite sera la religion officielle, que la charia sera réimposée et que les libertés des droits de l’homme, y compris la liberté religieuse, seront révoquées.

L’AED avait signalé la détérioration de la situation dans son récent rapport sur la liberté religieuse publié en avril 2021. L’Afghanistan a toujours fait partie des pays qui violent le plus ce droit fondamental.

Notre analyse ne laisse malheureusement pas beaucoup d’espoir. Tous ceux qui n’embrassent pas les opinions islamistes extrêmes des talibans sont en danger, même les sunnites modérés. Les chiites (10%), la petite communauté chrétienne et toutes les autres minorités religieuses déjà menacées risquent de subir une oppression encore plus grande. Il s’agit d’un énorme recul pour tous les droits de l’homme et, en particulier, pour la liberté religieuse dans le pays.

Il reste d’innombrables questions diplomatiques épineuses. La fuite inattendue et volontaire du président Ashraf Ghani crée des difficultés éthiques et morales pour l’Occident, les pays participant aux pourparlers avec les talibans ayant annoncé il y a des semaines qu’ils ne reconnaîtraient jamais un régime qui a pris le pouvoir par la force.

Le fait que la plupart des ambassades occidentales ferment et que les observateurs internationaux partent, n’augure rien de bon.

Plus de 99,8%de la population est musulmane ; le groupe le plus important est celui des sunnites. 10% sont chiites. Parmi les 0,14% appartenant à d’autres religions, il y a un nombre relativement similaire d’hindous, de baïas, de bouddhistes et de chrétiens. Il n’y a que 200 catholiques enregistrés dans le pays.