Missionnaire à Kiev, le père Lucas Perozzi refuse de quitter les lieux : « Leur vie est ma vie, leur destin est mon destin ».

Le père Lucas Perozzi lors d’une célébration eucharistique donnée à Kiev en mars 2022.

Pour le père Lucas, la guerre s’est invitée sous les traits de trente réfugiés. Ils fuyaient leurs domiciles qui devenaient une ligne de front. Ils ont donc été accueillis à par le brésilien et les trois autres prêtres la paroisse de la Dormition de la bienheureuse Vierge Marie.

L’Église catholique ukrainienne a besoin de prêtres. Elle renaît de la longue période communiste, pendant laquelle elle a été persécutée et les besoins en formations de séminaristes, de religieuses etc. sont immenses. De même, ses lieux de cultes ont souffert de la période communiste : Ils ont été transformés en musées de l’athéisme, laissé sans entretien ou confié à l’église orthodoxe. C’est pourquoi l’Église catholique investi dans ce pays, en y envoyant en particulier des missionnaires étrangers.

Mais en acceptant cette mission en 2004, le père Lucas ne s’attendait certainement pas à se retrouver dans une zone de guerre. Ces jours-ci, il dort peu et ne mange pas beaucoup, et il a même été malade pour un bout de temps. Pourtant, alors même qu’il pourrait quitter le pays s’il le souhaitait, il a décidé de rester avec les gens qu’il est venu servir et qu’il aime.

Solidarité sous les bombes

« En ce temps de guerre, les gens ne peuvent pas rester chez eux et passent leurs nuits dans des bunkers et dans des stations de métro. C’est terrible, car ces endroits sont froids, sales et l’atmosphère est très sombre. Ils sont effrayés, terrifiés. Ceux qui sont venus chez nous peuvent désormais dormir toute la nuit, dans une atmosphère de calme, malgré la guerre. Il y a ici une solidarité fraternelle; les gens s’entraident. Quand quelqu’un se sent malheureux, triste et effrayé, quelqu’un d’autre qui ne va pas si mal l’aide », explique le père Lucas, tout en vaquant à ses occupations quotidiennes. Les bruits de guerre font rage toute la journée, constate-t-il. Les marchandises se raréfient également. « Certains magasins sont encore ouverts, mais leurs rayons se vident un peu plus chaque jour. Les médicaments commencent à manquer aussi », ajoute-t-il.

Mariés en zone de guerre

Le Père Adamski, l’un des collègue du père Lucas à la paroisse de la Dormition de la Vierge Marie célèbre un mariage malgré la guerre qui fait rage à quelques kilomètres.

Il exprime sa reconnaissance envers l’AED en précisant : « L’église dans laquelle ces 30 personnes logent a été construite en grande partie grâce à l’aide de l’association caritative, et je viens d’apprendre que nous avons reçu une aide d’urgence de l’AED pour continuer notre travail, nous sommes donc très reconnaissants ! »

Le père Lucas dit qu’une nouvelle famille avec deux enfants vient d’arriver. Dans ces circonstances, les gens recherchent avant tout un abri et un soutien spirituel. Selon le prêtre, même la guerre ne peut éteindre la lumière de l’espoir. « Hier, nous avons eu un mariage, et nous en organisons un autre aujourd’hui ! Les gens viennent aussi se confesser. C’est impressionnant, parce que les gens viennent nous demander de les marier, même s’ils savent que nous ne pouvons rien préparer de chic. Ils n’ont pas d’illusions romantiques, ils veulent vivre ces jours dans la grâce de Dieu, en famille. Même au milieu de la guerre, nous pouvons voir que Dieu est amour; il continue d’aimer chacun de nous sans limites ».

La vie est difficile et constamment dangereuse, mais l’abbé Lucas ne pense pas à quitter l’Ukraine. « Leur vie est ma vie, leur destin est mon destin », conclut-il. Et il n’est pas seul. Comme lui, des milliers de prêtres et de religieux et religieuses ont choisi de rester avec le peuple ukrainien, pour être des germes de paix et d’espérance au milieu d’une guerre.

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