Le père Léon Douyou a été libéré le 13 juillet dernier près de Bandiagara, après avoir été retenu en otage trois semaines. Quatre de ses paroissiens kidnappés avec lui avaient été relâchés très peu de temps après leur enlèvement.

Église dans la paroisse de Bandiagara – Mopti – Mali

Prêtre catholique, le père Léon Douyou est curé de la paroisse de Ségué dans le diocèse de Mopti au Mali. Le 21 juin dernier, il se rendait à San avec quatre de ses paroissiens pour les funérailles de l’Abbé Oscar Thera. Entre Bankass et Mopti, ils ont été kidnappés par un groupe armé. Au bout de quelques heures seulement, les quatre fidèles ont été relâchés dans des conditions non précisées. Seul le prêtre a été maintenu captif par le groupe djihadiste. 22 jours après, le prêtre a finalement été libéré près de Bandiagara et a pu rentrer chez lui. Les conditions de sa libération et de sa détention ne sont pas encore connues. Des informations douteuses à ce sujet ont circulé dans les jours qui ont suivi le kidnapping.

Mgr Tiama, évêque de Mopti, a remercié « toutes les connaissances et les étrangers qui ont contribué à sa libération ». Le prélat a demandé à chaque prêtre du diocèse de célébrer une messe d’action de grâce pour le retour du prêtre. Les fidèles de Ségué, où sert le Père Léon, se sont réuni dès la nouvelle pour rendre grâce pour sa libération.

Père Léon Douyou

Cette excellente nouvelle encourage la population malienne, en particulier les catholiques, très éprouvée depuis 2012 avec la montée en puissance des groupes armés djihadistes et du banditisme. Sur fond d’opposition ethnique ancestrale, les conflits, autrefois contenus dans ce que la tradition malienne appelle le « cousinage à plaisanterie », deviennent violents et prennent souvent un caractère religieux. En réalité, bien avant la colonisation française, Touaregs du nord s’opposaient déjà aux Noirs du Sud, les Peuls aux Dogons, les nomades pasteurs aux agriculteurs. Mais une forme de sagesse, tirée de l’expérience de leurs conflits récurrents souvent liés à la possession des terres, réglait leurs relations. Le « cousinage à plaisanterie » consistait à s’affronter verbalement, lors de séances de moqueries à l’encontre d’autres ethnies, sans que cela prête à conséquence. Mais la situation s’est dégradée. La chute de Kadhafi, au printemps 2012, précipitant la Libye dans le chaos, a permis à des milices islamistes de s’emparer des stocks d’armes et de s’engouffrer dans tout le Sahel. Aujourd’hui la région des trois frontières (Mali, Burkina Faso et Niger) est particulièrement tendue. La poussée des groupes djihadistes vers le sud, en particulier au Mali provoque un exode massif de la population et une instabilité politique préoccupante. En bien des endroits, il n’y a plus ni administration, ni école, ni centre de santé.

Malgré cela, bien des Maliens pratiquent toujours le cousinage à plaisanterie pour sauver la culture malienne dont il est un des piliers essentiels.

Nos actualités

Mali | Les dernières actualités

Nous soutenir

Votre soutien nous est nécessaire

Apportez votre pierre à l’édifice, donnez et vous recevrez ! « Donnez et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6, 38)

Faire un don Tous les moyens d'aider
Faire un don