Depuis le 3 mars, l’AED, qui reste en lien rapproché avec ses partenaires de projets en Ukraine, avait perdu tout contact avec les pères Pauliniens à Marioupol. Le père Pavlo, l’un des prêtres, a finalement contacté l’AED dimanche. Samedi après-midi, ils ont réussi à quitter Marioupol avec un convoi de 100 voitures. Ils sont toujours en route et n’ont pas encore atteint un lieu sûr. Ils ont vécu l’enfer. Témoignage du Père Pavlo.

Réfugiés Ukrainiens (pour des raisons de sécurité nous ne précisons ni les noms ni les lieux)

« Marioupol est comme Armageddon, c’est comme l’enfer. S’il vous plait, informez le monde : c’est une tragédie. Les tirs sont aléatoires, la ville entière ressemble à un champ de bataille. Des bombes tombent partout. Il n’y a que des coups de feu partout. Marioupol est une ville encerclée par l’armée russe. Les gens restent dans les caves ».

« Nous pouvions à peine dormir, personne ne pouvait dormir. À cause des bombardements, on avait mal partout. « Je m’étais aménagé une place de survie dans un coin, j’y ai pour ainsi dire vécu ; chacun de nous avait peur. Nous avons commencé à construire notre monastère avec le soutien de l’AED et les travaux ne sont pas encore terminés. Malheureusement, nous n’avons pas de sous-sol. Ces jours-là, nous n’avions pas non plus d’électricité, ni d’eau, ni de nourriture… nous n’avions que les provisions que nous avions apportées avec nous. Je n’ai mangé qu’une boite de conserve en 2 jours. Lorsque vous vivez une telle expérience, vous n’avez pas faim. On peut survivre sans nourriture, mais pas sans eau. Les gens sont sortis dans les rues pour chercher de l’eau, certains d’entre eux en sont morts brutalement. Sortir dans la rue à Marioupol était comme un suicide. Nous avons dit à nos fidèles que nous ne célébrerions pas la messe parce que c’était trop dangereux, qu’ils devaient rester chez eux ».

 » Vous ne pouvez pas imaginer ce que nous avons vu « 

« Samedi, nous avons formé un convoi de 100 voitures et avons voulu quitter la ville. Nous avons été autorisés à passer à tous les contrôles militaires jusqu’à ce que les séparatistes de la République autoproclamée de Donetsk nous arrêtent. Nous n’avons pas été autorisés à aller plus loin, mais nous avons pu chercher refuge dans un petit village. De là, nous avons pris des chemins détournés. Il y avait parmi nous des femmes enceintes et des enfants. Je n’oublierai jamais l’image d’une femme enceinte suppliant à genoux les séparatistes de nous laisser passer, mais ils ont refusé ».

« Vous ne pouvez pas imaginer ce que nous avons vu. Ce sont des images que l’on ne peut pas oublier : partout tout est détruit par les bombes, des cadavres sur les routes, nous avons parfois dû conduire en les contournant. C’est une tragédie qui crie vers le ciel ».

« Nous sommes maintenant en-dehors de la ville, et tout le monde a essayé de sauver sa vie en se rendant dans un endroit sûr, mais qu’arrivera-t-il aux personnes qui n’y sont pas parvenues et qui sont restées à Marioupol ? Nous avons perdu tout contact avec de nombreuses personnes, nous ne savons même pas où elles sont, ni qui est encore en vie. Dieu, quand tout cela prendra-t-il fin ? S’il vous plaît, priez pour nous ! ».

Nos actualités

Ukraine | Les dernières actualités

Nous soutenir

Votre soutien nous est nécessaire

Apportez votre pierre à l’édifice, donnez et vous recevrez ! « Donnez et il vous sera donné : on versera dans votre sein une bonne mesure, serrée, secouée et qui déborde ; car on vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis. » (Luc 6, 38)

Faire un don Tous les moyens d'aider
Faire un don