La province de Cabo Delgado a été meurtrie par deux grandes offensives. Des groupes armés qui ont prêté allégeance à l’État islamique s’en sont pris à la ville de Macomia et aux villages de Cajerene et Missufine, aggravant encore la crise des personnes déplacées. Face à cette escalade de la violence, l’Église intensifie son soutien humanitaire dans le nord du Mozambique.

Distribution de nourriture dans la région de Cabo Delgado, sous pression des djihadistes.

Les attaques ont eu lieu entre le 10 et le 11 mai 2024 dans la province de Cabo Delgado, au Mozambique. Aux premières heures du vendredi 10 mai, des terroristes se réclamant de l’État islamique ont attaqué la ville stratégique de Macomia, située à 180 kilomètres de la capitale provinciale de Pemba.

Déjà en juin 2020, Macomia avait été attaquée par des terroristes mais, ces dernières années, elle était généralement considérée comme plus sûre que le reste de la région en raison de la présence d’une base des forces armées mozambicaines. Néanmoins, c’est précisément cette base militaire que les terroristes ont attaquée, ce qui a donné lieu à de longs combats qui ont duré jusqu’au samedi, début de l’après-midi, lorsque les insurgés ont quitté les lieux.

Une traînée de vandalisme et de destruction

Selon des témoignages de la population obtenus par des sources locales de l’AED, les extrémistes ont laissé dans leur sillage une immense traînée de vandalisme et de destruction de maisons et d’infrastructures sociales. Ils ont mis le feu à plusieurs maisons et les rues sont jonchées de cadavres, mais il n’y a pas d’information officielle sur le nombre de victimes civiles.

Les terroristes ne laissent que des ruines et des cendres, pour faire fuir les populations autochtones.

Quelques heures plus tard, les villages de Missufine et Cajerene, situés seulement à 70 kilomètres de Pemba, ont également été attaqués, ce qui a déclenché une deuxième fuite massive de civils. Ces attaques ont été confirmées de manière indépendante à l’AED par diverses sources ecclésiastiques locales.

Six ans et demi de terreur

L’insurrection en cours au Cabo Delgado, dans le nord du Mozambique, a commencé en octobre 2017. Ce conflit a donné lieu à des affrontements entre des djihadistes qui cherchent à établir un État islamique et les forces de sécurité du Mozambique. Il a déjà coûté la vie à des milliers de personnes et provoqué la fuite de centaines de milliers de déplacés .

Dans un entretien avec l’AED, Mgr Diamantino Antunes, évêque du diocèse de Tete, dans l’ouest de la région centrale du pays, a déploré la destruction massive de « dizaines de villages » et « d’infrastructures publiques et sociales, y compris des chapelles ».

« Mes chers frères et sœurs, je vous implore de continuer à ouvrir vos cœurs aux cris de nos frères et sœurs, de prier pour eux, et de soutenir par votre générosité tous ceux qui les aident », a demandé l’évêque.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations, les attaques terroristes menées durant la deuxième moitié d’avril 2024 ont été la cause du déplacement d’environ 50 000 personnes, un chiffre qui a certainement encore augmenté après les attaques du week-end dernier.

Le Mozambique est un pays prioritaire pour l’AED. La fondation pontificale soutient le diocèse de Pemba avec une aide d’urgence, des projets pastoraux pour les personnes déplacées et une assistance psychosociale aux personnes victimes directes du terrorisme. En outre, L’AED a contribué à la fourniture de matériaux pour la construction de dizaines de maisons et de centres communautaires, ainsi qu’à l’achat de véhicules pour les missionnaires qui travaillent directement avec les communautés déplacées.

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