COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Le 14 janvier 2024, dix-neuf ecclésiastiques ont été libérés et expulsés du pays, s’ajoutant aux dizaines d’autres qui ont été exilés ces dernières années. Les restrictions à la liberté religieuse se poursuivent dans un pays où quatre diocèses sur neuf ont maintenant des évêques qui vivent à l’étranger.

L’AED s’est félicitée de la libération de 19 ecclésiastiques qui étaient emprisonnés au Nicaragua pour avoir dénoncé des injustices et des violations des droits de l’homme, ou simplement pour avoir tenté d’agir librement, mais elle reste préoccupée par le fait qu’ils ont été contraints de quitter le pays et par la répression continue de la liberté religieuse dans cet État latino-américain.

La nouvelle a été annoncée dans un communiqué officiel du gouvernement nicaraguayen le 14 janvier 2023, accompagné d’une liste de noms des personnes libérées et exilées : deux évêques, 15 prêtres et deux séminaristes. Le groupe a été libéré le dimanche 14 janvier et est arrivé à Rome le même jour, à l’exception d’un seul, qui est resté au Venezuela en raison de problèmes de santé.

Parmi les personnes libérées figurent l’évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Alvarez, qui avait été arrêté en août 2022 et condamné à 26 ans de prison après avoir refusé en 2023 de s’exiler aux États-Unis, et l’évêque de Siuna, Mgr Isidoro de Carmen Mora Ortega, arrêté lors d’une importante vague de répression en décembre, pour avoir mentionné Mgr Alvarez dans une homélie.

« C’est une bonne nouvelle que Mgr Rolando Alvarez ne soit plus en prison, a déclaré Regina Lynch, la présidente exécutive de l’AED internationale, mais il ne faut pas oublier qu’il y croupissait depuis 16 mois. L’AED se réjouit également de la libération de l’autre évêque, de 15 prêtres et de deux séminaristes qui étaient en prison depuis moins longtemps, mais nous devons souligner à quel point il est injuste qu’ils aient été contraints de vivre loin de leurs fidèles et de leurs familles ».

Mgr Alvarez, évêque de Matagalpa

Le Vatican, quant à lui, n’a publié aucune déclaration officielle. Son média officiel, Vatican News, a annoncé la libération, mais le ton utilisé dans l’article contraste fortement avec l’optimisme exprimé par le communiqué de presse du gouvernement nicaraguayen sur les relations entre le Saint-Siège et le gouvernement latino-américain.

50 prêtres arrêtés depuis 2022

L’exil forcé de cette dernière vague de prêtres s’ajoute à la liste croissante des clercs qui ont dû quitter le pays depuis que le régime Ortega a commencé à exercer une oppression accrue contre l’Église, le nonce apostolique Waldemar Stanislaw Sommertag ayant fait partie des personnes expulsées en mars 2022.

Depuis 2022, cinquante prêtres ont été arrêtés à un moment ou à un autre. Selon certaines estimations, environ 15 % du clergé du pays vit aujourd’hui à l’étranger. Certains se sont exilés par crainte d’être arrêtés, d’autres ont été expulsés par le régime, et d’autres encore se sont vu refuser le retour dans le pays après avoir voyagé à l’étranger. Le gouvernement a également expulsé des missionnaires étrangers tels que les Sœurs de la Charité, l’ordre fondé par Mère Teresa qui se consacre aux soins des plus pauvres et des plus démunis.

L’expulsion des prêtres entraîne déjà des difficultés pastorales et administratives dans certains diocèses. Aujourd’hui, 4 diocèses sur les 9 que compte le pays ont leur évêque exilé ( Matagalpa et d’Esteli, Siuna et Managua).

Mareil-Marly le 18 janvier 2024

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