Le pape recevant un cadeau du cardinal Malcolm Ranjith, du Sri Lanka, lors de la cérémonie de commémoration des victimes des attentats du dimanche de Pâques 2019.

Lors de son traditionnel discours aux membres du corps diplomatique ce 9 janvier, le pape François a souligné l’intolérance croissante envers les chrétiens, même dans les pays où ils ne sont pas une minorité

Le pape François affirme qu’il ne peut y avoir de paix sans liberté religieuse, et a décrié le fait que dans de nombreux pays à majorité chrétienne, ce droit universel est également attaqué.

Dans son discours annuel au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, le 9 janvier, le pape a longuement évoqué les menaces actuelles pour la paix dans le monde, ajoutant que « La paix exige également que la liberté religieuse soit universellement reconnue. Il est inquiétant que des personnes soient persécutées simplement parce qu’elles professent publiquement leur foi, et qu’il existe de nombreux pays où la liberté de religieuse est limitée. Environ un tiers de la population mondiale vit dans cette situation. »

Cette conclusion correspond aux données du dernier rapport sur la liberté religieuse dans le monde publié par l’Aide à l’Église en détresse, selon lequel 62 pays sur un total de 196 présentent des violations très graves de la liberté religieuse.

Le Saint-Père a souligné que les chrétiens sont particulièrement touchés par la persécution religieuse. « Outre l’absence de liberté religieuse, il existe également des persécutions pour motifs religieux. Je ne peux manquer de mentionner, comme le montrent certaines statistiques, le fait qu’un chrétien sur sept est persécuté. »

Cependant, poursuit François, il y a aussi des problèmes dans les pays où les chrétiens forment la majorité, et devraient donc être à l’abri de l’intolérance. « En même temps, il est bon de ne pas oublier que la violence et les discriminations à l’égard des chrétiens augmentent aussi dans les pays où ils ne sont pas une minorité. La liberté religieuse est également mise en danger lorsque les croyants voient réduite la possibilité d’exprimer leurs convictions dans la sphère de la vie sociale, au nom d’une compréhension erronée de l’inclusion. La liberté religieuse, qui ne peut être réduite à la simple liberté de culte, est l’une des conditions minimales pour vivre de manière digne. »

Ce n’est pas la première fois que le pape François met en garde contre le danger de la « persécution polie » déguisée en modernité et en progrès, qui s’est développé et touche de nombreux groupes confessionnels.

Le rôle des gouvernements

François a appelé les gouvernements à assurer la protection de la liberté religieuse chez eux, et à faire tout leur possible pour la promouvoir à l’étranger, saluant le fait que l’Union européenne, par exemple, a nommé un nouvel envoyé spécial pour la liberté religieuse.

« Les gouvernements ont le devoir de la protéger, et de garantir à toute personne, conformément au bien commun, la possibilité d’agir selon sa conscience, y compris dans la vie publique et dans l’exercice de sa profession. »

Il a exprimé son espoir que l’Envoyé spécial pour la promotion de la liberté de religion ou de conviction en dehors de l’UE puisse disposer des ressources et des moyens nécessaires pour mener à bien son mandat spécifique.

Le pape a en outre souligné que la religion ne devait pas être considérée comme une cause de conflit entre les nations et les peuples, mais comme « une partie de la solution pour une vie plus harmonieuse dans la société », a-t-il dit, citant son propre discours prononcé lors de sa visite au Kazakhstan, en 2022.

« On veut souvent attribuer à la religion les différents conflits qui accompagnent l’humanité ; et il est vrai que les tentatives déplorables d’instrumentaliser la religion à des fins purement politiques ne manquent pas. Mais cela est contraire à la perspective chrétienne qui met à nu la racine de tout conflit, à savoir le déséquilibre du cœur humain, « car c’est du dedans, du cœur de l’homme, que sortent les pensées perverses » (Mc 7,21), comme nous le rappelle l’Évangile. Le christianisme incite à la paix parce qu’il incite à la conversion et à l’exercice de la vertu », a conclu le pape François.

L’AED et son combat pour la liberté religieuse

La promotion de la liberté religieuse dans le monde, et le suivi des violations, est l’une des missions de l’AED, qui publie un rapport semestriel sur la liberté religieuse. Le Rapport sur la liberté religieuse dans le monde de l’Aide à l’Eglise en Détresse est le principal projet de recherche de l’AED, et a considérablement évolué au fil des ans, passant d’une petite brochure publiée en italien en 1999 à une publication d’environ 800 pages, produite par une équipe mondiale. Le prochain rapport sera publié en avril 2023.

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