Plus de 90% des villages du diocèse de Fada N’Gourma ne peuvent plus être desservis et les attaques terroristes se succèdent. Notre éclairage sur la situation.

Après l’assassinat de plus de vingt Burkinabè lors d’une attaque à Bourasso dans le nord-ouest du pays, l’AED dénonce la détérioration drastique de la situation dans le diocèse de Fada N’Gourma dans l’est du Burkina Faso au cours des six derniers mois.

Beaucoup d’enfants sont livrés à leur sort après les attaques terroristes. Dans ce village, des religieuses prennent soin d’eux sur un terrain qui leur a été donné par un notable musulman.

En septembre 2021, le travail pastoral n’était plus possible que dans un tiers (29%) du diocèse. En avril 2022, il n’était plus possible que dans 5,5 % du diocèse. Des seize paroisses qui composent le diocèse, cinq paroisses ont dû fermer pour des raisons de sécurité. Dans sept autres paroisses, la pastorale se limite à l’église principale, parce que les routes sont en grande partie bloquées par des terroristes. Dans les quatre paroisses restantes, l’Église conserve encore une maigre liberté de mouvement.  Le petit séminaire de San Kisito a dû être déplacé à Fada N’Gourma, capitale de la région.

Le terrorisme islamiste ravage le pays depuis 2015. Alors qu’il semblait au départ que les djihadistes ne ciblaient pas particulièrement aux chrétiens, cela a changé depuis 2019.

Un exemple de l’action des terroristes

Le 28 février 2022, la mairie et le commissariat de police ont été incendiés dans la localité de Tambaga, dans l’est du diocèse. Quelques jours plus tard, les terroristes ont encerclé le marché et occupé les rues. Les villageois ont été emmenés à la mosquée et invités à se convertir à l’islam : « Ils ont dit qu’Issa (Jésus) était venu, mais sa mission est terminée. Qu’il avait promis que quelqu’un d’autre viendrait comme son successeur, et que c’était Muhammad. Après cela, ils sont allés brûler le lycée catholique, le lycée de la ville et une école privée », rapporte le prêtre, qui s’est enfui quelques jours plus tard. 

Les prêches islamistes doivent être écoutés dans de nombreux endroits du diocèse où toute autre pratique religieuse a été interdite. Ailleurs, le maintien des offices catholiques a été autorisé, mais les islamistes entrent dans les chapelles pour que les hommes et les femmes ne s’assoient pas sur le même banc.

L’action de l’AED

Une statue de la Vierge décapitée après l’attaque de la chapelle de Nadiagou le 12 mars 2022.

Dans le diocèse de Fada N’Gourma, l’AED a soutenu la construction d’une école et de bourses d’études pour les enfants déplacés, la formation de séminaristes, une aide d’urgence aux agents pastoraux et la construction d’une salle de réunion pour la catéchèse des communautés déplacées. Ces dernières semaines, l’AED a envoyé des offrandes de messe aux 58 prêtres du diocèse de Fada N’Gourma, dont beaucoup ont perdu leurs paroisses à cause du terrorisme djihadiste.

Malgré la persécution, une communauté chrétienne toujours vivante

Malgré la terrible situation, les chrétiens ne sont pas affaiblis dans leur dynamisme. À Matiakoali, où se trouve un détachement militaire burkinabé, de nombreuses personnes originaires d’autres villages se sont réfugiées. Chaque dimanche, l’église paroissiale est toujours bondée. Les chrétiens des villages voisins essaient de s’y rendre de temps en temps pour se rassembler pour une célébration commune. Pour la célébration de Pâques, le chancelier du diocèse est arrivé en hélicoptère pour baptiser 32 adultes et confirmer 34 personnes.

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