Portrait : Le Saint-Esprit pour kérozène

Un pilote de ligne a inventé le concept des « crèches lumières ». Avec un représentation en fer forgé de la Nativité, éclairée par une ampoule, il créé de grandes images en jeu d’ombres et de lumières qui sont projetées sur les façades d’églises ou de maisons de particuliers. Tous les bénéfices sont reversés aux chrétiens en Orient via l’AED.

« Vous savez, les crèches lumières ont dix ans et c’est un concept qui grandit chaque Noël » s’enthousiasme Benoît Cochet au pied du bel abricotier qui étend son ombre dans son jardin, non loin de l’Aéroport Charles-de-Gaule. L’homme a 54 ans, marié, père de 4 enfants. Il est pilote de ligne. Est-ce une déformation professionnelle ? Malgré le cadre bucolique, il ne tient pas en place, apportant des photos et des maquettes des « crèches lumières ». Ces réalisations, composées d’une gravure et d’une ampoule, projettent l’image de la Nativité sur une façade.

À l’origine, c’était une simple décoration de Noël réalisée avec du bois contreplaqué, une scie sauteuse et une lampe. Mais elle a valu aux Cochet le prix de « plus belle décoration de Noël du village ». Le curé s’en est mêlé, demandant « la même » pour son église. Il a été le premier d’une longue série. Des prêtres, des particuliers qui voient projeté sur les façades les images des « crèches lumières », intrigués demandent s’ils peuvent, eux aussi, obtenir cette décoration.

La clé du succès ? Un style épuré, qui tranche sur les illuminations commerciales de décembre, la sculpture de métal représente les silhouettes de Marie et de Joseph, en prière. Entre eux, le petit Jésus prend place « pas avant le 24 décembre ! » glisse Benoît Cochet. Il ne reste plus ensuite qu’à illuminer la scène qui se dessine, agrandie, sur la façade visée.

Crèche en jeu de lumières

Le jeu de la lumière sur les formes donne vie à la scène « On ne voit pas les visages, seulement les silhouettes. Cela laisse la place à l’imagination », décrit Benoit Cochet. Sa passion pour le jeu d’ombres et lumières remonte à ses 13 ans. « J’ai eu l’idée d’éclairer la traditionnelle crèche familiale… » Ne faisant pas les choses à moitié, le jeune bricoleur s’est muni d’une bonne quantité de « chandelles magiques ». Celles qui envoient des étincelles partout, comme de petits feux d’artifice et les a disposées parmi les santons benoitement groupés autour de l’Enfant Jésus. Il a allumé. « Le résultat était magnifique ! » se rappelle, des étoiles dans les yeux, l’aviateur. La Sainte famille éclairée des feux scintillants, projetait dans le salon des ombres fantastiques ! « Évidemment, le papier crépon de la crèche a pris feu, c’était le principal inconvénient de mon initiative » tempère-t-il. Le premier prototype de crèche lumineuse acheva sa carrière sous les flots d’une carafe d’eau, jetée précipitamment.

Son récit achevé, il part chercher d’autres photos, de nouveaux projets… Le confinement qui l’a cloué au sol a été fécond ! Nous laissant provisoirement en compagnie de ses chats qui paressent, fatigués par l’agitation de leur maître, il revient avec une maquette d’une « crèche de Pâques », qui présente successivement, toujours avec des lumières, le Golgotha et la Résurrection.

Les représentations des scènes Bibliques sont une passion qui occupe bénévolement cet homme qui y voit un moyen simple d’Évangélisation. « Je ne cherche pas à imposer une image, je la propose, j’aimerais qu’on la voie et qu’elle invite à entrer dans les églises. Si j’étais copié, et si on trouvait des crèches lumières dans un grand magasin d’ameublement suédois, par exemple, cela me conviendrait tout à fait ! » Il trouve sa récompense ailleurs. Notamment dans sa boite aux lettres où une main anonyme a laissé ce mot : « Merci pour l’illumination de la Nativité, dont j’ai pu bénéficier tous les soirs de l’Avent en rentrant chez moi ».

Cet article est publié dans notre magazine l’Église dans le monde. 

Pour commander une crèche lumière, rdv sur la boutique en ligne de l’AED.