Nouvelle attaque de terroristes

Dans la nuit du 10 au 11 février, le petit séminaire Saint Kisito de Bougui, dans le diocèse de Fada N’Gourma, à l’est du Burkina Faso, a été attaqué par des hommes armés non identifiés.

S’il n’y a pas eu de pertes en vies humaines, il y a eu beaucoup de dégâts matériels. Environ 30 djihadistes sont arrivés à moto vers 20h00. En une heure, ils ont incendiés deux dortoirs ainsi qu’une salle de classe et un véhicule. Avant de disparaître avec un second véhicule, ils ont détruit le crucifix (photo ci-jointe) en disant ne pas vouloir voir de croix.

Les hommes armés ont menacé les séminaristes, leur disant qu’ils devaient partir tout de suite, sans quoi ils seraient tués, et qu’ils reviendraient plus tard.

Depuis deux ans, le petit séminaire se sait menacé par les terroristes qui ne sont pas loin. Les 146 élèves accompagnés par 7 formateurs se sont souvent entrainés à s’échapper de la manière la plus sécurisée possible, ce qui sans doute leur a sauvé la vie cette nuit-la.

Les pensionnaires sont maintenant avec leurs familles en attendant la suite des événements. Les habitants du village où se trouve le séminaire ont peur, certains fuient… L’évêque du lieu, Monseigneur Pierre Claver Yenpabou Malgo, s’est rendu vendredi sur place pour rencontrer les jeunes et les familles, et prier.

Attaques à répétition

Le Burkina Faso, pays de 20 millions de personnes, est composé d’une soixantaine d’ethnies et de 3 religions différentes, avec une majorité de musulmans (54%), 24% de chrétiens et 21% d’adeptes des religions traditionnelles. Ce pays était réputé pour sa cohabitation pacifique, l’appartenance à la famille primant sur tout le reste, que ce soit la religion ou l’ethnie. Mais en quelques années, la situation a basculé. Les attaques terroristes se multiplient et deviennent quasiment quotidiennes à partir de 2019, certaines régions du Nord et de l’Est sont totalement désertées. Le 24 janvier 2022, la junte militaire prend le pouvoir, accusant le président Kaboré au pouvoir depuis 2015 de ne pas agir assez pour stopper les attaques terroristes.